dimanche 8 avril 2007

La création d'entreprise au féminin

Les 26 et 27 mars derniers se tenait au Parc Chanot la 9ème édition du forum régional de la création d’entreprise. Cette manifestation organisée par l’association Génération entreprendre rassemblait 100 exposants et 5 villages de stands regroupant les acteurs de l’aide à la création. Pour la première fois cette année, le forum a décerné aux côtés de ses prix habituels le prix coup de coeur de la création et de la reprise au féminin. Face au fossé subsistant encore entre hommes et femmes à des postes de direction, en particulier dans l’univers de la culture, quel est le positionnement de la région en matière d’aide à la création ?


Interview de Michèle Tregan, conseillère déléguée à l’emploi à la région et présidente de la commission d’appel d’offres


Muriel Tancrez : La création d’entreprise est un axe majeur des politiques économiques régionales. Qu’en est-il en région Provence-Alpes-Côte d’Azur ? Quels sont concrètement les types d’aides apportés ?

Michèle Tregan : La création d’entreprise est en effet une priorité en PACA dans le cadre d’une économie sociale et solidaire, et dans celui de la politique de l’emploi car elle permet de sortir du chômage. Toute création d’entreprise est louable et appuyée à condition d’être pérenne et de ne pas créer plus de précarité par la suite. Et en cela, la région offre un accompagnement financier, psychologique, marketing et managérial. Pour ce faire, nous proposons des aides directes sous forme de prêts à la création et de prêts à la transmission pour assurer la filiation des entreprises. A leurs côtés, nous finançons d’autres aides indirectes pour lesquelles des opérateurs sont choisis afin d’accompagner les porteurs de projets. La Région délègue également cette activité par le biais des bassins d’emploi, des chambres de métiers et des relations de proximité. Elle finance certaines structures de créance pour pallier le manque de prise de risque des banques en matière d’accompagnement à la création. Aux côtés des banques, de nombreux organismes soutiennent la création notamment les 22 plateformes d’initiative locale présentes en PACA par l’intermédiaire d’un prêt d’honneur. Prêt pour lequel il n’y a ni intérêt, ni la nécessité de garanties personnelles. L’ADI, entreprise spécialiste en gestion alternative s’adresse, quant à elle, à ceux qui n’ont pas accès aux prêts d’honneur. Le CPEM (Centre de promotion de l’emploi par la micro-entreprise) accompagne, quant à lui, dans toutes les démarches de création d’entreprise et aide à l’obtention des financements nécessaires à la réalisation d’un projet. Nous mettons également en place des dispositifs de capital risque pour les entreprises à potentiel. Le conseil régional finance aussi les couveuses qui permettent de tester au préalable l’activité. Ces agencements peuvent d’ailleurs être utiles dans la création d’entreprise culturelle, afin d’offrir un accompagnement et de tester le potentiel de développement. Ce sont l’ensemble de ces formes d’aides qui s’inscrivent dans l’économie sociale et solidaire de la région.


Muriel Tancrez : Les chiffres sont éloquents, 70% des chefs d’entreprises sont des hommes contre 30% de femmes. Face à ce constat, quel est le positionnement de la région en matière de création d’entreprise au féminin ?

Michèle Tregan : La place de la femme est très importante pour la région, c’est un combat général. Nous menons une véritable lutte contre la discrimination homme/femme au sein des entreprises. L’exemple est d’ailleurs montré au sein du conseil régional puisque nous appliquons la parité totale. Les principaux freins auxquels sont confrontés les femmes sont culturels, liés au problème des enfants mais aussi au manque de confiance des créanciers dans la gente féminine. La région s’interroge sur comment lever les freins de la création d’entreprise par les femmes. Et pour ce faire, nous avons la volonté de mener une véritable réflexion de fond sur cette thématique en collaboration avec tous les acteurs sociaux et économiques. Je pense que les femmes doivent aller dans le tronc commun de la création. Une femme n’est pas différente d’un homme en matière de création. Je pense que la place des femmes dans l’entreprise est très liée finalement à celle qu’elles occupent dans la société, et en cela elle est un indicateur du développement d’un pays. En France, depuis 30 ans des organismes spécialisés dans l’information des droits des femmes les aident à mener à bien leurs projets. Le Centre d’orientation, de documentation et d’information des femmes (CODIF) accompagne les femmes d’un point de vue juridique, tandis que le centre national d’information sur les droits des femmes et des familles (CNIDFF) contribue à une prise en compte des problématiques exprimées par les femmes et à un accompagnement dans le cadre du fonds social Européen.


Muriel Tancrez : Cette année pour la première fois a été remis le prix coup de coeur de la création d’entreprise et de la reprise au féminin lors du forum régional de la création d’entreprise. Pourquoi ce nouveau prix cette année ? Quels autres événements sont organisés pour susciter la création au féminin ?

Michèle Tregan : Le prix coup de coeur de la création d’entreprise et de la reprise au féminin a été crée après le constat de ne voir que très peu de femmes dans la création d’entreprise. Nous espérons que ce nouveau prix attirera de nouvelles prétendantes. Aux côtés de cette récompense, le projet Européen « Entreprendre à part égale à Marseille » porté par le fonds social Européen vient apporter des solutions adaptées aux démarches entreprenariales des femmes. Cette action a pour but de permettre davantage de pérennité et d’efficacité aux entreprises touchées par la discrimination hommes/femmes par le biais d’opérations de repérage, d’essaimage social et de sensibilisation. A l’échelle de la ville, la mission locale de Marseille apporte elle aussi un soutien aux femmes.


Muriel Tancrez : Le secteur culturel est particulièrement touché par la discrimination homme/femme aux postes de direction. Quelle est la place de la culture dans la politique d’aide à la création lancée par la région ?

Michèle Tregan : La culture est un secteur économique important et qui de plus possède une âme. Elle demande un grand professionnalisme et en cela c’est un secteur très difficile et précaire. Mais elle permet la continuité du lien social et crée néanmoins de l’emploi. Lorsque l’on parle d’économie culturelle, c’est aussi d’économie au sens large que nous parlons. Ainsi, en tant que secteur de l’économie régionale, le conseil régional est prêt à soutenir toute initiative, en partenariat également avec l’appui apporté aux pépinières et aux incubateurs locaux.

samedi 7 avril 2007

L’Ignorant et le fou

A présent en stage dans une revue culturelle, spécialisée dans le théâtre, vous retrouverez ici quelques unes de mes critiques...

L’Ignorant et le fou présenté du 29 mars au 13 avril 2007 au Petit théâtre de La Criée. D’après le texte de Thomas Bernhard, mise en scène de Célie Pauthe. Durée : 2h / Public : adulte / Genre : Théâtre contemporain, musique.


Dans une loge de théâtre, alors qu’une représentation de La flûte enchantée doit commencer, on attend encore la cantatrice qui doit chanter La reine de la nuit pour la 222ème fois. Le père, un vieillard à moitié aveugle et blasé qui retransmet son idéal de réussite dans sa fille, trompe l’angoisse et l’ennui en s’enivrant d’alcool et du discours obsessionnel d’un médecin…malade bien malgré lui. Les deux comparses laissés à leur solitude au sein de cette petite loge, se laissent aller à leurs travers. Le médecin tentant de comprendre l’état psychique de la diva qui, depuis quelques temps, aurait changé en décortiquant d’une précision effroyable les entrailles du corps humain. Il déambule frénétiquement, allant même jusqu’à déchirer dans un élan discursif sa chemise. Le père, lui, écoute entre deux gorgées ce discours insensé en répétant dans une sorte d’écho des parcelles de phrases de ce bien étrange docteur. Comme à son habitude, la diva arrive enfin bien qu’en retard. Grandiloquente et caractérielle, si suffisante mais si impuissante, elle assène son père de reproches. Tentant dans une succession de gestes mêlés à des spasmes nerveux de se maquiller et d’échauffer sa voix, elle semble fatiguée de jouer sa vie. Le médecin, lui, continue son pseudo monologue, alternant entre réflexion sur le désarroi apparent de la diva et discours obsessionnel décrivant une autopsie médico-légale. Arrive le tour de chant de la diva, les deux hommes sont laissés à leur solitude dans cette loge qui s’obscurcie peu à peu. Le médecin est au sol, étendu de tout son long, perdu dans les méandres de sa folie. Le père, lui, est lentement transporté dans une certaine torpeur angoissante. Jetée de rideau, l’obscurité a envahi le plateau et la salle, à l’exception du père qui, pris de spasmes, sombres dans ses propres ténèbres. Les dernières paroles entendues par le public sont répétées et projetées dans un écho lointain et psychédélique qui nous transporte à la limite de la raison et de l’angoisse. Changement de décor. Attablés, les trois comédiens partagent un repas qui lentement dégénère sur les préoccupations nébuleuses de chacun. La vaisselle faisant les frais de leurs états d’âmes. Le désarroi devient plus fort encore. La fille décide de ne plus jouer à la diva, le père se terre tantôt dans son silence et le docteur, théorisant et moralisant, se lance dans une réflexion sur le succès et le choix de vie…« il n’y a rien de plus fatiguant que d’être une sommité ». Ne se rendant même pas compte que la diva est atteinte de la tuberculose, il se lance dans des démonstrations des plus provocatrices. La fille perd toujours plus de sang et se réfugie dans les bras de son père. Le noir retombe sur le plateau, laissant chacun dans ses ténèbres. Seul le visage du docteur reste éclairé, stigmatisant certainement celui qui est l’icône de la folie ambiante. La pièce se clôture par un « l’épuisement, rien que l’épuisement » lancé par la diva mourante, qui serre contre elle ce père qu’elle a tant maltraité.

La scénographie :
La pièce débute sur une scène fort réduite où les comédiens ne sont pas à plus de deux mètres des premiers spectateurs. Le choix est fait ici, d’offrir une réelle proximité comédien/public. La loge est composée d’un grand miroir au-dessous duquel sont installés les éléments indispensables à la préparation de la diva. Seules deux chaises et un tabouret occupent en plus cette pièce. Les murs, d’un noir mat, font songés par leurs moulures à l’antre d’un opéra somptueux. Au changement d’acte, le décor se module allégrement dans une symphonie bien maîtrisée faisant apparaître les rouages d’une logistique bien étudiée. Apparaît alors une salle à manger où une table et ses convives occupent le côté cour de la scène, tandis que le côté jardin est habité par Winter, le domestique, sagement assis sur sa chaise. Une scénographie soignée et adaptée qui s’adapte correctement au ton et au thème de la pièce.


La lumière et la musique :
La musique est fort bien utilisée et vient jouer ici le rôle de pause, de souffle dans la folie ambiante. Elle donne aussi du réalisme à cette pièce dans laquelle chante une diva. La lumière, quant à elle, donne une force aux sentiments évoqués tout au long de l’œuvre. Le jeu de clair/obscur, minimaliste mais utilisé à bon escient, renforce l’impact des ressentis et donne à la thématique une profondeur angoissante.

Les comédiens :
Daniel Affolter dans le rôle de Winter et Karen Rencurel dans le rôle de Vargo, la costumière, sont justes et dans le ton. Fred Ulysse, en vieillard alcoolique et aveugle, est criant de vérité dans un rôle pourtant pas facile. Pierre Baux, le docteur et Violaine Schwartz, la diva interprètent avec brio leur propre folie dans les traits caractériels, parfois démesurés et outranciers, que la mise en scène leur a prêté. Dans des gestes emplis de tension physique, de crispation et dans leur phrasé saccadé, leur mal-être transparaît plus qu’outrageusement.

Avis général :
Un spectacle explorant avec brio les thématiques de la banalité de l’existence, de la torture de l’intelligence où l’intransigeance de l’esprit apparaît comme un processus mortel. Mais aussi une réflexion sur la fuite, sur la distraction de l’existence par l’existence contre la réalité de la condition humaine, contre l’angoisse de la maladie et de la mort. Thomas Bernhard par le thème de la dissection d’un cadavre nous amène à l’introspection des âmes par la fouille des corps…« Le désir de la mort d’où la peur de la fin ». Un théâtre de sublimation où se débattent des Etres qui par le dépassement de soi tentent d’être. Une œuvre qui pousse par la provocation à la réflexion, voire à l’introspection. Une provocation parfois abusive et injustifiée mais que le jeu d’acteur et le texte font néanmoins oublier. Un zest d’absurde et de dérision pimentent pour finir cette œuvre où l’on rit jaune de ce portrait acerbe de la condition humaine.

vendredi 30 mars 2007

Ecoute le monde!!!










Jeudi soir débutait aux Docks des suds, le festival "Babel Med music" qui regroupe différents ensembles de musiciens venus du monde entier. Plus qu'un festival de musique, cet événement se propose de mener une réflexion autour de la thématique des musiques du monde et de l'aide à la création artistique. Cette première soirée, nous a offert de belles surprises musicales et un voyage multiculturel envoûtant...Tout d'abord, le mélange osé des sons sacrés du désert à ceux de la musique électronique avec Electrodunes. Un résultat étonnament harmonieux et entrainant où les rythmes traditionnels Africains se mêlent aux mix électro...pour le plus grand bonheur d'une foule prise et éprise de ce tempo novateur! Une fois sortis de cette transe, nous entrons dans l'antre du "cabaret" des Docks des Sud où nous attendent, dans une douce lumière orangée, les trois musiciens de renom du groupe 3MA! Ces trois artistes venus du Maroc, du Mali et de Madagascar nous offre leurs accords voluptieux dans une ambiance mi-fête de medina, mi-prince des mille et une nuits...Un trio de coeur où se lit sur leurs visages le plaisir d'être présent ici, de nous offrir leur musique et une incroyable joie de jouer ensemble! De ces mimiques où l'homme s'oublie car il vit...car au plus profond de lui, il vibre!!! Passée d'un état de transe à un état de rêverie, perdue sur un châmeau auprès des touaregs en plein désert...mon imagination erre hors du temps, hors de l'espace...Mais le compte à rebour infligé aux artistes ramène toute l'assemblée à la réalité. Je descend de mon châmeau et nous nous estirpons de cette salle pour rejoindre la voix suave et chaude de Natalie Natiembe...Cette artiste bourrée d'énergie nous sert, dans un rythme endiablé, sa poésie Créole aux accents métissés! La foule est à nouveau prise d'un déhanché innopiné et incontrolable...Ce petit bout de femme qui ne cesse de sourire et rire a su réchauffer nos coeurs et nous offrir par sa musique un peu de son dynamisme! Toujours en quête de nouvelles sonorités...nous continuons notre périple avec le quatuor Ay!! Amor...Un mélange de chant et de volutes musicales qui, perdues entre Moyen-Orient et Europe méditerranéenne, nous présente l'amour au-delà des frontières...L'Amour qui oublie les montagnes habituellement dressées devant lui, l'amour de l'humanité toute entière tout simplement! Sortis de ce bain d'amour, nous nous dirigeons vers ce qui sera notre dernière escale de la soirée...le groupe Imghrane. Un ensemble Berbère (ah! Mes origines...) qui par leur musique inspirée de la culture amazigh, m'entraine sur la terre de mes ancêtres à Tisi Ousou, où je retrouve mon châmeau...Un peu fatigués par le voyage, nous nous éclipsons de ce lieu magique pour rejoindre tranquillement morphée qui, le temps d'une nuit, m'a permis de rêver d'un ailleurs où les cultures se mêlangent pour reformer l'Humanité...











Petit clin d'oeil à Baudrillard...


En guise de complément à mon message d'hier...une petite citation de Baudrillard qui m'a interpellée à la lecture de l'article paru en son hommage au sein du quotidien Libération.
" Créer une image, ça consiste à ôter à l'objet toutes ses dimensions une à une : le poids, le relief, le parfum, la profondeur, le temps, la continuité et bien sûr le sens. C'est au prix de cette désincarnation, de cet exorcisme, que l'image gagne ce plus de fascination, d'intensité".
Voici une approche de l'image tout à fait réaliste et adaptée, selon moi, à ce que la société de l'information et du tout communiquant nous offre...Cet "exorcisme" du réel et de la matèrialité confère, d'un côté, à l'image une profondeur de sens beaucoup plus riche...et en cela l'image est fascinante! De l'autre, cette désincarnation dénature et déshumanise parfois le réel...et l'on retrouve cela dans l'image informative et la photographie d'actualité. C'est le côté pervers de l'image. Celui qui nous ferait presque oublier que derrière ces images de guerre, ce sont des humains qui souffrent et non des personnages de film...Celui qui, par l'intensité de l'image, nous font parfois tomber dans le voyeurisme...L'image est bel et bien fascinante et porte en son sein sa propre ambivalence...l'ouverture vers un imaginaire (meilleur?) et l'oubli d'une réalité à ne pourtant pas négliger!

jeudi 29 mars 2007

A y regarder de plus près...

Juste une petite carte de Marseille, tout droit venue du magazine de la CAF des Bouches-du-Rhône (ma lecture favorite!).
-"Mais pourquoi met-elle cette carte sur son blog?" vous demandez-vous certainement...
Tout bonnement car après un premier coup d'oeil furtif, cette carte a finalement attiré mon attention! Car à y regarder de plus près, une carte bien insignifiante peut revêtir un tout autre sens...Elle devient ici le stigmate du niveau de vie dans chaque arrondissement et de cette ghettoisation qui a fait débat il n'y a pas si longtemps. Vous voyez? Pas de relais CAF dans le 9ème...et jusqu'à quatre dans le 15ème!!!
- Oui logique, et alors? me direz-vous...
Tout simplement pour vous montrer que la CAF est cohérente dans son implantation sur le territoire (non...ça c'est une blague!), mais plutôt pour vous montrer que derrière une image, une carte, une phrase aussi insignifiante soit-elle au premier abord, se cache bien souvent un élément bien plus important ou parfois même fascinant...Sans parler de fascination pour l'exemple choisi ici (lol), je trouve cette double lecture intéressante et potentiellement source de découverte et d'apprentissage... Alors ouvrons les yeux!

mercredi 28 mars 2007

Mangattitude...




Salut à tous les J-Infocom (et aux autres qui vont se demander de quelle planète débarque cette photo...)! Voici une petite surprise que je me suis amusée à vous concocter en cette fin de première année au sein de notre fabuleuse école de journalisme. Ainsi, puisque nous avons bien cru parfois (pour la plupart d'entre nous) s'être perdus dans une autre dimension ou dans un ouvrage surréaliste à l'écoute de certains profs...dont je m'abstiens ici de citer les noms! Et devant l'observation de certaines aberrations de fonctionnement......Réaliser aujourd'hui un trombinoscope de nos ptites têtes en version "manga" me paraissait tout à fait d'actualité! Voici donc le résultat que je trouve, ma foi, plutôt sympathique à conserver...en guise de souvenir! Je remercie au passage Fabrice, sans qui cette oeuvre d'art (!) n'aurait pu être réalisée, puisqu'il a lui-même trouvé ce site de morphing. Je vous offre au passage le lien : http://morph.cs.st-andrews.ac.uk//Transformer/ qui pourrait, le cas échéant, vous permettre de faire des portraits de familles ou de pots plutôt atypiques! Allez, bon stage à tous et pour ceux que je ne reverrai pas de si tôt......à septembre, pour notre retour dans l'antre de la seule école de journalisme, qui faute d'apprendre à mieux écrire...apprend à se contenter du peu et de l'approximatif...peut-être pour mieux avancer par soi-même!

samedi 17 mars 2007

Vers une pensée unique au sein des programmes politiques?

Nous assistons depuis quelques temps au déploiement des programmes de chaque prétendant à la présidence de la France...mais aussi à l'apparition d'un troublant consensus dont les médias se font l'écho. Il semblerait en effet que la majorité des candidats se retrouvent autour de certaines problématiques politiques auxquelles ils proposent, à quelques mots près, les mêmes solutions. Ainsi, la pensée des candidats dominants peut se résumer, entre autres, autour de :
- La France est trop endettée, il faut reduire le déficit des finances publiques.
- Il faut augmenter les crédits pour la recherche et l'enseignement supérieur.
- Il est nécessaire de mettre en place une "sécurité sociale professionnelle".

Faut-il donc s'inquiéter de l'émergence d'une nouvelle pensée unique? Doit-on voir ici la disparition des clivages entre partis?

Je pense que ces ressemblances troublantes, bien qu'elles soient particulièrement marquées pour ces élections, ne sont que le reflet du fonctionnement des partis. Ceux-ci s'informent en effet, pour ce qui relève des questions économiques et sociales, à partir des mêmes rapports produits par les mêmes organismes spécialisés. C'est ce fonctionnement académique qui influence cette proximité de thèmes. Fort heureusement...les clivages essentiels demeurent sur des domaines tels que la fiscalité, l'ISF ou encore les 35h. Et à y regarder de plus près...le détail des mesures proposées diffère bel et bien. Preuve qu'en matière de politique, les apparences peuvent être trompeuses...

Un carnaval aux accents Marseillais...














Aujourd'hui, Marseille fêtait son carnaval. Le défilé est parti du rond point du Prado pour s'arrêter au Parc Borely devenu le temps d'une après-midi, le lieu de rencontre de la population Marseillaise dans toute sa diversité. Thème du rassemblement, le star system...un choix discutable et peu fouillé (et plutôt fouilli) à mes yeux mais qui a néanmoins révélé des accoutrements forts sympathiques! Ci-dessus en rouge...Lucette...sans nul doute la mascotte de tout ce cortège qui a su donner à la cavalcade une tonalité humoristique et une ambiance de fête! La famille des échassiers (pas les autres grues et hérons cendrés...mais plutôt ces Etres Humains capables de se déplacer sur d'interminables échasses de bois) étaient bien représentés eux aussi...Chaque arrondissement a su faire preuve, selon son inspiration, d'une créativité appréciable...avec entre autre cette boite de conserve, pour les IV & V ème arr, qui m'a d'emblée rappelé la soupe Campbell d'Andy Warhol ou encore cette vache vachement bien réalisée!!! Mais ce qui m'a sans doute le plus interpellée, c'est la manière dont la fête du carnaval peut aussi servir de média pour diffuser un message à l'attention de la mairie (cf. ci-dessous). Toute cette gentille manifestation s'est achevée au centre du parc Borély où était organisé un spectacle afin d'élire LA star du cortège...un peu décevant avec une grande impression d'improvisation mal canalisée et un chauvinisme à la Marseillaise assez stupéfiant pour un non-Marseillais d'origine! Bon gré, mal gré...ce rassemblement était néanmoins haut en couleur et en humour, et a su rassembler les Marseillais de tout bord!



jeudi 15 mars 2007

Fragment de vies au hasard du train 17394

-"No fun, no fun...anarchie, anarchie" chantonnait l'un d'entre eux.
-" Et, vous allez pas foutre le bordel en arrivant?" demande la seule femme du groupe.
-" Moi non, tant que tu suces ma grosse queue" répond le chanteur.
-" Et, je vous préviens...faut qu'on trouve un moyen de se doucher en arrivant" précise l'autre, dans une logique toute féminine.
-"Pourquoi? Tu suces que ceux qui se sont douchés?" s'interroge le troisième.

Un fragment de discussion pour un fragment de la vie de trois clochards et de leurs trois chiens. Ces trois chiens qui me fixent avidement alors que je suis en train d'écrire ce qui est aussi leur vie...Ils crients, postillonent, rient et foutent un sacré bordel dans ce wagon où je suis, maintenant, presque seule avec eux. Les gens fuient, ils ont peur face au reflet de leurs propres angoisses, ils partent pour mieux occulter cette réalité...cette partie de notre société qu'il est plus aisé d'ignorer.
Ils redéconnent et rient à des blagues salaces, roulent leurs joints et boivent leurs bières. Arrêt du train --> Béziers, les trois individus et leurs chiens descendent du train.
Regards inquisiteurs des trois autres rescapés du wagon en ma direction (précisons que j'étais la plus proche d'eux)...ils se mettent à rire et se moquer. L'un d'entre eux me demande s'il peut ouvrir la fenêtre de ce wagon qui, je l'avoue, s'est enrichi d'une odeur nauséabonde. Mais moi, à la différence d'eux, ce spectacle ne m'a pas fait rire! Etre témoin de cette errance humaine m'attriste. Sous leurs rires outranciers et leurs discussions légères se cache une misère bien réelle et une tristesse profondément enfouie sous la carapace dont se sont dotés leurs coeurs. On ne vit pas dans la rue, on ne boit pas à outrance, on ne se drogue pas à longueur de journée par volonté ou par plaisir. Ces addictions qui les détruisent chaque jour toujours plus sont leur seule échappatoire à leur propre vie. Elles deviennent vite une vraie nécessité. Pourraient-ils seulement vivre sans cela? Ce triste spectacle, reflet de la société dans laquelle on vit, me rappelle celui des rues des bidonvilles de Kinchasa où les enfants fument à longueur de journée "pour se donner du courage". Qu'y a t-il de plus triste que de vouloir échapper à sa propre vie par des masques factices? On peut se demander comment on en arrive là...Mais je pense que la vraie question est : comment peux t-on laisser des gens ainsi?
Le pire, à l'exemple de ce soir, c'est que ces Hommes sont montrés du doigt et rejetés car on pense, peut être par facilité, qu'ils n'ont rien fait pour s'en sortir. Mais quand on tombe dans les abysses de sa propre vie qui s'étiole, voit-on toujours la lumière? Est-il toujours possible de voir à sa situation une issue positive? Ces individus ne choisissent pas et n'ont pas choisi leur condition, la société les y a envoyé et peu s'activent pour les en sortir.
N'oublions pas que les individus que nous croisons accroupis tous les jours sur les mêmes trottoirs des mêmes rues, que ceux qui inlassablement demandent "Vous n'auriez pas une petite pièce?", que ceux qui toutes les nuits d'hiver affrontent le froid dans nos rues et qui semblent parfois avoir perdu leur dignité humaine...sont avant tout des Hommes. Des Hommes déshumanisés, non pas par eux-mêmes, mais par d'autres Hommes. N'oublions pas que ces gens là sont nos semblables!
En les voyant dans la rue, voyez en eux ce que vous pourriez aussi être et ce que vous pourriez devenir, et si vous pouvez aider-les...même si cette aide doit seulement se résumer à ne pas fuir du wagon où vous êtes juste à cause de leur arrivée.

mercredi 7 mars 2007

Vivre séropositive...

A l’occasion de la journée internationale des femmes du 8 mars prochain, le collectif « Femmes et sida en PACA » fondé en 2005 a organisé hier, une rencontre presse à l’espace mode méditerranée. Ce collectif a pour vocation de favoriser une meilleure prise en compte du vécu quotidien de la séropositivité au féminin. Anne-lyse Motte, directrice de communication de l’association Aides, insiste sur l’importance de la parole. Une catharsis pour libérer la souffrance de chacune et faire tomber les tabous autour de la femme séropositive. Face à cela, ces femmes ont envie d’agir, « plus on est nombreuses à s’exprimer, mieux la société l’acceptera ».


« Le partage des douleurs vécues, l’échange et la rencontre »

Vivre sa féminité, sa vie sexuelle et affective, son rôle de mère et supporter le regard des autres au quotidien ne sont pas choses faciles. Beaucoup se retrouvent en effet seules pour accepter le verdict et gérer la révélation de leur maladie à l’entourage : « Oser parler de sa maladie, c’est très dur ». Bon nombre d’entres elles n’ont pas encore osé révéler leur lourd secret s’enfermant dans un sentiment de culpabilité, de solitude et de souffrance. De plus, ces femmes ont souvent à gérer seules la relation quotidienne à leurs enfants du fait du taux de monoparentalité féminine que cette maladie entraîne. Protéger ses enfants et suivre une prise en charge médicale relève d’un nouveau défi pour elles. L’angoisse et l’inquiétude sont de plus des thèmes récurrents dans les paroles exprimées par les mères ou les enfants eux-mêmes. A cette angoisse de la mère, s’ajoutent des conduites de surprotection de l’enfant. Certaines leur font même passer plusieurs fois le test de dépistage du VIH. Les enfants, de leur côté, souffrent de l’angoisse de mort liée à la séropositivité connue de leur mère. Les associations ont un grand rôle à jouer à ce niveau là.


« Sentir que l’on est pas seul et que l’on peut agir ensemble »


Beaucoup de gratitude envers ces associations ressort en effet des différents témoignages : « D’abord moi, je voulais vous remercier tous et toutes, de ce que vous avez fait. Parce que moi ça m’a apporté beaucoup de choses…la force de continuer. Je me sens plus à l’aise parce que je sens la solidarité, l’amour aussi, la tolérance… ». Le soutien des associations et la participation à ces journées sont une source de bonheur et de libération pour ces victimes. Certaines finissant même par concéder à leur maladie des aspects positifs : « finalement si cette infection n’était pas venue à moi, qu’est-ce que ma vie aurait été ridé en rencontres humaines ». Le pari lancé par le collectif d’offrir un mieux être aux séropositives est donc tenu.