jeudi 31 mai 2007

Christina Rosmini au Toursky

Christina Rosmini, chanteuse Marseillaise aux origines Espagnoles, Corses et Italiennes, effectuait le 15 mai dernier son tour de chant sur la scène du théâtre Toursky. Artiste sensible, généreuse et proche de son public, elle a emporté dès ses premiers morceaux l’enthousiasme de la salle, comble ce soir là. Par sa voix suave, à la fois chaude et rocailleuse, et son décor digne des mille et une nuits, nous voici parti vers un pays imaginaire mêlant la chaleur et l’exotisme de l’Andalousie, la souffrance des peuples nomades et la douceur de la méditerranée. Méditerranée, titre d’une de ses chansons, mer aimée et aimante qui a forgé sa culture.
Mais Christina ne fait pas que chanter. Ancienne élève de l’école de danse de Roland Petit à l’Opéra de Marseille, elle utilise sur scène son savoir et enchante ses compositions de quelques pas inspirés du flamenco et des danses Orientales. Un spectacle haut en couleurs et riche de sonorités diverses. De la reprise de Hijo de la luna de Mecano aux morceaux phares de son album Sous l’oranger, les cultures se mêlent allègrement durant cette représentation.
Spectacle par ailleurs teinté d’humour puisque Christina n’en manque pas…Mêlant comédie et sensualité, originalité et volupté, elle a su faire rire et parfois même provoquer l’hilarité dans l’assistance. Un spectacle absolu et protéiforme pour un embarquement vers une croisière Méditerranéenne ou une invitation au rêve sous l’ombrage d’un oranger…

lundi 28 mai 2007

Une épopée Cannoise...[1]

60ème anniversaire oblige...la rédaction, toujours assoiffée des meilleurs scoops, a envoyé le meilleur de ses éléments en reportage à Cannes...notre pigeon voyageur embarqua donc en ce petit matin du 26 mai dans le train qui allait le conduire vers les peoples, la Croisette, les paillettes...et les marches!!!


9h02: Arrivée au pays des stars et du cinéma

Petit tour d'horizon des rues Cannoises...Boutiques chics, hôtels affublés d'étoiles, plages privées, resto où le turbot pour deux personnes est à 96€ , cabas à 4000€...Mon portefeuille faisait grise mine...Peut-être ferais-je mieux d'aller roucouler sous d'autres auspices...






11h00: Montée des marches

Parvenu non sans mal au pied des mythiques marches revêtues du tapis rouge...me voici en train de me demander comment pourrais-je bien parvenir à rentrer dans le palais des festivals. J'aurais bien volé jusqu'au toit...mais la sécurité est ici omniprésente...L'entrée est officielle ou n'est pas! Voici soudain qu'un couple m'aborde et me propose une invitation pour la séance de midi qui présente le film de Naomi Kawase, Mogari no mori (la forêt de Mogari)...j'accepte évidemment bien qu'abassourdi par cette aubaine!!! Je vole, virevolte et m'envole au plus vite vers l'entrée de ce palais (qui d'ailleurs ressemble plus à un gymnase ou à une piscine communale mais bon...à la télé ce sera beau...promis!). Et me voici, sur les marches où je croisa mes deux premiers peoples (si si, ils sont connus et reconnus!!!) :














Après avoir convenu d'une interview ultèrieure avec eux, je m'engouffre dans ce lieu qui a vu défiler bon nombre de personnalités, des plus émérites au plus insignifiantes...

Une épopée Cannoise...[2]

13h30: Fin de séance

Ce film, qui a obtenu le grand prix du jury, m'a littéralement assommé...Rythme très lent, dialogues sans profondeur, redondances, inadéquations...même l'émotion, qui semblait être le leitmotiv de la réalisation de ce long métrage, ne m'a pas atteint! Peut-être que ma méconnaissance du cinéma Japonais est à la source de cette incompréhension...Quand bien même, je repars satisfait d'avoir pu monter ces marches et pénétrer dans cette salle de cinéma ausi grande que la tribune Ganay du Vélodrome (On est pigeon Marseillais ou on ne l'est pas!). La tête dans les nuages et l'estomac dans les talons, me voici parti à la recherche d'un lieu pour me restaurer à moindre coût...Mieux vaut donc s'éloigner quelque peu de la Croisette!





14h00 : Heureuse trouvaille
Heureuse trouvaille que cette petite brasserie du centre de Cannes qui m'a permis de déjeuner pour la modique somme de 9,40€ , en terrasse qui plus est...Ce que c'est bon de savoir se contenter de peu! Attablé pendant deux bonnes heures nécessaires au rétablissement de mon énergie vitale...les oreilles baladeuses et les yeux voyeurs, me voici spectateur du film qui se joue dans les rues...Groupe d'étudiants en cinéma à gauche qui s'imaginent déjà sur les marches, couples de femmes à droite se prenant elles aussi pour des stars et vieux poivrot en face qui marmonne quelques insanités entre deux gorgées de rouge! Quel tableau...Cannes est vraiment une bonne source d'inspiration pour qui aime observer la nature humaine! Une fois les piles rechargées, me voici reparti sur la Croisette à la rencontre d'hypothétiques peoples...Sous mes yeux ébahis d'oiseau non coutumier des défilés, me voici devant un spectacle de strass, paillettes et tenues plus loufoques les unes que les autres..."Mais qui ressemblera donc le plus à une star?!!!"Tranquillement en train de bronzer, je retrouve mes deux stars croisées sur les marches ce matin, l'interview débute donc...





Une épopée Cannoise...[3]

18h00: Pressons, pressons...c'est bientôt la montée des marches!

Une fois l'interview achevée et avoir récupéré les propos de ces deux stars du show-biz admiratifs de ma liberté...Et après avoir obtenu une invitation pour la soirée privée sur la plage que je convoitais pour le soir même (décidemment ma bonne étoile me suis de près aujourd'hui!!!)...je me dirige vers les marches que je montais ce matin même...Maintenant j'y aperçois PPDA, Lio, Jane Fonda, Emir Kusturika et Virginie Effira qui prend un sacré pied à se pavaner devant la clique de journalistes et photographes présents en bas des marches! Hormis la magnifique robe de couturier qu'elle arbore...que fait-elle là? "Virginie, le Pavillon Baltard...c'est à Nogent-sur-Marne, pas à Cannes!" Enfin, ça marche comme ça ici......l'image, l'image et l'image! Me voici donc en position, serré, piétiné (énervé?) par des badauds venus admirer les STARS (que l'on aperçoit ceci dit très mal)! La populasse venue admirer le "beau" monde...Une frontière invisible se dresse entre les marches et nous, ces même marches que mes pattes ont pourtant foulé! Agacé par l'avilissement des gens devant ces peoples, qui sont bel et bien des individus comme les autres...quelques photos en poche je préfère m'éclipser pour rejoindre la plage qui m'accueille ce soir...












20h00 : Dj Roudoudou sur la plage Macé

Un peu mal aux pattes d'avoir déambulé toute la journée...je m'affale dans ces transats étendus pour nous sur cette plage (remercions au passage le conseil régional d'Ile-de-France, sans lequel j'aurais dû m'assoir dans le sable! Ca alors...trop dur la vie!!!). Je m'apprêtais donc à me détendre aux sons des musiques de films des 70's délicieusement mixées par un Roudoudou décidemment très doux, quand s'installent à mes côtés les deux stars rencontrées aujourd'hui...Stupéfait et agréablement surpris, la conversation s'entame hors du crépitement de mon dictaphone...Elles me livrent alors leur désir d'un retour à l'anonymat, d'une vie plus calme et plus libre, loin des flashs des paparazzis et des autographes à signer...Une vie où l'on se satisfait des petits bonheurs quotidiens et où l'on s'étonne de recevoir un quelconque honneur ou privilège. Franchement étonné par ces révélations, je salue leur humanité et quelque part l'humilité qu'ils n'ont pas perdu...La soirée continue, une frontière s'étant abattue...

Une épopée Cannoise...[4 & fin]

23h00: Direction "Chez Freddy"

Après ce petit concert qui devait être suivi d'une projection de film, que le vent a empêché...Cédant alors aux caprices de la nature et aux gargouillements de mon petit corps...je pris la route du restaurant "Chez Freddy" afin de déguster les fruits de mer dont je rêve depuis mon arrivée ici! Mes nouveaux amis m'emboitant le pas...Le repas fini et la fatigue toujours plus présente, nous décidâmes d'une petite sieste sur la plage! Cette sieste devenue courte nuit se clôtura par un réveil brutal vers 4h30 lorsqu'une dameuse , à peine à 2 mètres de nos corps, nous fonçait dessus!!! Fuyant le temps de la laisser passer à l'endroit qui fut notre lit, s'en était déjà trop pour notre sommeil qui était irrémédiablement fini! Debout, la tête à l'envers et les yeux pas franchement en face des trous, nous prîmes la direction de la gare sncf! Fabrice et Muriel, c'était leurs prénoms, avaient pris leur décision...Finis les strass et les paillettes...Ils iraient à Marseille pour fuir cet univers surfait! Adieu les talons trop hauts à porter, les tenues qui vous empêchent de respirer et les neufs papillons...










06h00 le 27 mai : Mon envol...

Heureux de mon épopée Cannoise, des opportunités et des rencontres qu'elle m'a offert...Je prie mon envol vers d'autres contrées! Laissant à la gare mes deux amis, ex-star du cinéma, prêt à savourer la simplicité de la vie : le soleil qui brille, les oiseaux qui chantent, une bonne douche bien chaude...Prêt à travailler dur pour gagner forcément moins...mais libre avant tout!!!

Car pour moi, ma liberté est plus importante que tout, je la porte dans mes ailes...laissant ici la palme d'or et cette vie de people qui n'existe pas...loin du miroir déformant de la télévision qui donne à cet escalier une majestuosité qu'il n'a pas, à ce palais des festivals une solennité pourtant inexistante...Sous d'autres tropiques, je m'en vais donc roucouler, bien heureux d'être qui je suis...



vendredi 25 mai 2007

Le Toursky au rythme du flamenco


Concert de Duquende au Toursky (14)
envoyé par Muriel13


Duquende, de son vrai nom Juan Rafael Cortés Santiago, est né à Sabadell en 1965 au sein d'une famille gitane. Chantant déjà à l'âge de huit ans auprès de Camaron qui l'accompagnait à la guitare, sa carrière professionnelle prit véritablement son envol en 1992. Fort du soutien de Paco de Lucia et Tomatito, il a chanté sur les plus grandes scènes des théâtres et auditoriums Français et étrangers, parcourant l'Europe et le continent Américain.

Et le voici en cette soirée du 25 mai sur les planches du théâtre Toursky...Un timbre de voix à la fois rocailleux et suave, un duende naturel associé à une technique sans faille, une humilité et un sens du partage évident en font une personnalité étonnante et attachante, proche de son public et de l'état d'esprit du lieu l'accueillant ce soir.

Savoureux mélange de rythme hispanisant et de culture gitane, sa musique nous entraine dans les confins des Terres Espagnoles ou Catalanes, autour de feux de joie où les âmes ennivrées entonnent ensemble un chant empli des cicatrices laissées par la vie et de la force de l'espoir...Tout simplement magnifique...

dimanche 20 mai 2007

Comment Wang fô fut sauvé

Après avoir rencontré un vif succès lors de ses premières représentations en 2006, Wang fô, vieux peintre Chinois, revient sur les planches du Badaboum pour la plus grande joie des enfants petits et grands. Comment Wang fô fut sauvé, conte initiatique Chinois, est la première nouvelle du recueil intitulé Nouvelles orientales de Marguerite Yourcenar. Passionnée de la culture Grèce et profondément attirée par l’Orient, elle écrira ce récit en 1938 aux côtés d’autres légendes authentiques.
Sur cette scène centrale revêtue d’un tapis parsemé de grains de riz, apparaissent comme par enchantement trois individus. A la fois présents et irréels, ce sont Wang fô, son disciple Ling et la femme de celui-ci. Femme qui mourra peu après, ne supportant pas le choix de son mari de suivre cet artiste qui a su lui faire voir le monde au travers du filtre de l’art. Leur périple nous est conté par des comédiens à la fois protagonistes et conteurs de leur propre histoire. Les deux hommes errent alors sur les routes de l’Empire de Han jusqu’au jour où les gardes de l’empereur, mi-homme mi-dragon, les arrêtent. Ils apprennent alors que celui-ci a grandi avec les toiles de Wang fô, imaginant un monde idyllique et enchanté, bien loin de la réalité de la vie. Trompé toute son enfance par la beauté de ces toiles, l’empereur ne supporte pas la trivialité du monde à sa sortie du château à l’âge de seize ans et se met en tête de mutiler celui qui a fait de lui l’empereur impuissant de ce monde imparfait. Ling tente alors de protéger son maître Wang fô, devenu bourreau bien malgré lui, et engage un coup de poignard en direction du dragon céleste. Un garde intercepte alors son élan meurtrier et décapite Ling. Wang fô en sortira vivant, s’enfuyant sur une mer de jade bleue qu’il a lui-même peinte.
Car « Wang fô a le don de donner vie à ses peintures » nous confie Ling…Et la pièce prend vie sur le sol. Où se passe l’histoire ? Devant nous, avec ces comédiens qui déambulent dans cet espace vierge de décor ou sur le sol où les ombres Chinoises de leur corps s’animent dans le décor projeté sur le tapis ? L’espace scénique tel une peinture devient comme par enchantement un véritable tableau vivant…
Une nouvelle courte dans la durée mais longue d’enseignements. Une pièce où sont présents tous les codes de la philosophie Chinoise : du maître et de son disciple, de la lenteur outrancière jusqu’au personnage fantasmagorique du dragon empereur. Tout est en effet lenteur, dissection du mouvement et du texte, envol et retombée, douceur et violence, stupeur et rire. Le Badaboum nous présente ici un univers poétique, enchanteur et désenchanté, aux confins des Terres Chinoises. Un monde où si l’on ferme les yeux, on se laisse aisément porter par ces doux tintements musicaux pour un voyage imaginaire sur les flans de la muraille de Chine. Une pièce où les règles de la simple réalité se délitent et où la poésie emporte le récit, les personnages et le public. Tel Wang fô qui disparaît dans son étendue bleue, toile peinte devenue voile de bateau, le spectateur est emporté par ce flot de douceur et d’esthétisme. Difficile de distinguer le vrai du « fô » dans cette œuvre où chacun y trouve sa propre réalité et y apporte son propre sens! Wang fô meurt-il à la fin et par là même assistons-nous à une esthétisation de la mort ? Ou bien cela atteste-t-il de la primauté de l’art ? Le mystère reste entier et c’est bien là tout l’intérêt…Un beau travail de mise en scène qui ravira tout esthète par la finesse de la vidéo et le travail sur la lenteur du mouvement…Bien que conseillée pour les enfants de plus de cinq ans, il apparaît néanmoins que la pièce est plus adaptée pour un public plus âgé, afin de saisir les multiples références et la philosophie dissimulée derrière le texte.

lundi 14 mai 2007

Méditerranée...

Chers lecteurs (puisque vous êtes de plus en plus nombreux à me dire que vous me lisez régulièrement, ce qui me touche d'ailleurs vraiment beaucoup!!!), voici plus d'un mois que je ne vous offre que des articles à lire alors pour changer un peu et surtout pour vous faire profiter de la beauté de ce paysage, voici quelques vues de la Méditerranée telle qu'elle apparaît dans les calanques entourant Marseille... Tout simplement magique!











samedi 12 mai 2007

Marseille au son du reggae

Les représentants de « reggae music » sont nombreux dans la cité Phocéenne, des vieux de la vieille aux jeunes qui montent. Pour vous, j'ai souhaité comprendre l’origine de cet engouement aussi bien du côté des spectateurs que de celui des acteurs de ce mouvement. Le mois dernier, nous avions rencontré Dawta Jena & Urban lions, groupe créé en 2002, qui insuffle avec leur reggae un délicieux message de tolérance et d’unité. Aujourd’hui, continuons ce chemin à la rencontre des vibes positives d’une toute jeune formation, Messengers, groupe qui nous entraîne par leur son roots et délicat dans un voyage immobile vers des contrées apaisées.

Rencontre avec Jean-Christophe et Julien, membres du groupe Messengers :

Depuis quand existe le groupe et quelle est son histoire ? Pourquoi le choix du nom Messengers ?
J.C : C’est seulement en juillet 2006 que nous avons lancé le groupe sous le nom Messengers. Mais le groupe est né de ma rencontre avec Paul (qui joue également avec Dawta Jena) en septembre 2004. Nous avons commencé à composer ensemble et nous avons quitté respectivement nos groupes pour créer Messengers. C’est Paul qui a choisi ce nom en référence au message humaniste des rastas dans la lignée desquels nous souhaitons nous placer. Le batteur et moi jouions également dans un groupe ensemble.
Julien : Les autres membres sont arrivés peu à peu au hasard des rencontres pour arriver à la formation actuelle où nous sommes huit. Pour ma part par exemple, c’est né de la rencontre improbable avec un Burkinabé qui était ami de Jean-Christophe. Je cherchais alors un groupe reggae et l’idylle est né ce jour là (rire). Pour les cuivres qui font partis du groupe depuis deux semaines, ils viennent du groupe Mistraelite.

Quel est le message que porte votre musique ? Comment la définissez-vous et quelle(s) particularité(s) affichez-vous ?
Notre musique porte l’idée que les humains sont frères et sœurs. Elle dit que chacun peut s’intégrer à la communauté et en faire partie. Nous souhaitons également l’intégration de l’Homme à la nature. Il ne faut pas que les Hommes aient des a priori. Il faut vraiment essayer de se connaître au lieu de s’affronter…voilà le message de notre musique. Notre reggae est tout simplement du reggae roots mais notre particularité c’est que notre chanteur est Anglais. Notre reggae est donc purement Anglophone. Mais ce n’est pas une musique figée, elle est en constante évolution et dans un futur proche ce sera très métissé avec des sons ressemblants aux musiques Américaines des 60’s. Nous sommes très ouverts et très curieux des autres musiques. Même si on adore le reggae, nous ne sommes pas des fanatiques !

De nombreux artistes s’inscrivent dans la mouvance reggae sur Marseille. Est-il aisé de se faire connaître sur Marseille ? Une réelle unité existe-t-elle entre chaque membre de ce réseau reggae Marseillais ?
Heureusement que certaines radios sont ouvertes et existent car l’accès aux radios commerciales est bouché. Trouver des dates n’est pas non plus évident et en cela, le réseau peut évidemment aider. Mais malgré le partage d’idées humanistes, de tolérance et de paix, le reggae n’applique pas toujours ses propres principes. Cela fait plaisir lorsqu’un artiste ne veut pas seulement se faire connaître et se montrer mais faire découvrir et partager. Je ne pense pas qu’il y ait un vrai rastafarien à Marseille sauf peut-être Jo Corbeau…C’est dommage le manque d’entraide, par exemple les Gang Jah Mind ont un talent fou mais ils ne sont jamais vraiment sortis…

Quels sont vos projets d’avenir ?
Nous sommes pour le moment en fin de préparation, puisque la forme finale n’est que très récente. Mais nous avons deux dates pour le mois de juin. Le 23 à la fête de Lançon de Provence et le 29 à Salon de Provence au camping Nostradamus. Nous finissons également l’enregistrement de la nouvelle démo, nous ferons un véritable enregistrement plus tard lorsque notre travail sera plus abouti. Mais ce sera certainement dans l’année…

Messengers, un groupe naissant qui poursuit la route ouverte par ses aînés et qui fait écho au message lancé par Bob Marley, première star du reggae. Bob Marley, artiste qui était à l’honneur en ce jeudi 10 mai au cinéma Les Variétés. Un évènement organisé par l’association La plage sonore, structure Française domiciliée dans le 6ème arrondissement Marseillais qui œuvre dans le secteur de la musique depuis 1989. Sa principale activité se concentre autour de l’accompagnement de groupes mais elle travaille également à l’organisation de soirées évènementielles alliant cinéma et musique telle que celle mise en place en cette douce soirée de mai.
En ce jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage et à la veille de l’anniversaire de la mort du maître du reggae, le public était au rendez-vous malgré une communication minimaliste. La ferveur derrière ce mode de pensée, cette philosophie de vie, cette religion est impressionnante…enthousiasmante à vrai dire. Des individus…amis ou inconnus, rastafariens dans l’âme ou simple curieux d’apprendre de ce grand homme venus se rassembler autour d’une même pensée humaniste ! Une bien belle chose en notre temps de décadence ! Retour sur l’origine du rastafarisme…
La Jamaïque, terre d’origine du mouvement rasta a essuyé la colonisation par l’Espagne au début du XVème siècle. Après avoir épuisé la population Indienne locale, les Espagnols firent importer des esclaves Africains pour remplacer cette main d’oeuvre devenue trop lente. C’est en 1655, que l’Espagne fut dépossédée de la Jamaïque par les Britanniques et celle-ci y laissa ses esclaves. Ceux là se soulevèrent alors contre la domination Anglaise, première lutte acharnée pour leurs droits. La force de ce combat résidait dans la cohésion existante entre les combattants et leur forte volonté d’indépendance. Cette bataille fut menée par Sam Sharpe, forte puissance charismatique de ce groupe d’Africains. C’est lui qui décida en 1831 de mener une grande rébellion qui devait aboutir à l’abolition de l’esclavage. Se suivirent alors plusieurs rébellions successives qui forgeront la tradition de résistance à l’autorité du peuple Jamaïcain, tradition que l’on retrouve dans le rastafarisme. Mais ce mouvement deviendra véritablement religion après la déclaration de Marcus Garvey en 1916. Discours au cours duquel il déclara Haïlé Sélassié, alors empereur de la plus ancienne dynastie du monde l’Ethiopie, seigneur des seigneurs, roi des rois et Dieu du peuple rasta. Dans son sens le plus absolu, le rastafarisme est une religion messianique basée sur Haïlé Selassié, humain de la première heure, qui a lutté toute sa vie avec un incommensurable héroïsme pour la libération et l’unité de son pays. Son prophète étant Marcus Garvey, qui a valorisé la négritude permettant par la même l’affirmation des noirs dans toute l’Amérique au même titre que Martin Luther King ou Malcolm X.
C’est donc empreint de cette idéologie que Bob Marley a mené sa vie et que nous voici quelques 25 ans plus tard rassemblés pour lui rendre hommage. Pour saluer le message de paix qu’il a voulu transmettre par la musique, ce langage universel. Réunis pour célébrer l’humanité au-delà des frontières et des pseudo différences devant ce documentaire inédit en France qui nous a emmené pendant une heure trente dans un monde où harmonie rime avec lutte pacifique pour un monde plus juste. Un univers où seul le combat pour la liberté prime, la liberté individuelle pour la liberté confraternelle ! Loin de l’image erronée et réductrice d’un mouvement où tout tourne autour de la Ganja (l’herbe), celle qui ferait voir la vérité du monde selon Bob, le rastafarisme est une idéologie humaniste et fraternelle…fraternité présente dans notre triptyque laïque mais trop peu palpable dans cette société contemporaine qui voue un culte à la différence par ses stéréotypes et multiples étiquettes. La pensée rasta rassemble à Marseille, ville multiculturelle et multicultuelle par excellence, et il serait bon de la répandre dans le monde entier…

samedi 5 mai 2007

La laïcité en danger

Le 10 avril dernier, le Théâtre Toursky organisait un débat public autour du thème « la laïcité en danger ». Avec Richard Martin, directeur des lieux, comme chef d’orchestre de cette université populaire, la rencontre s’annonçait engagée et instructive afin comme il le dit « de tenir éveillée l’idée de laïcité, d’éviter la bêtise et de conserver ce qui est le fondement de notre république ». Fondement à défendre, héritage précieux obtenu par la lutte de nos ancêtres qui demeure aujourd’hui incompris, malmené voire ignoré.
En effet, si nombreux sont ceux qui affirment savoir ce qu’est et ce qu’englobe la laïcité, d’aucun par contre ne saurait en donner une définition ou du moins une représentation précise. Retour sur ce tournant décisif de l’histoire de la république Française…
La loi du 9 décembre 1905 marque la séparation franche entre l’Etat et les Eglises. L’Etat garantit alors la liberté de conscience et le libre exercice des cultes à chacun, tout en s’interdisant de s’immiscer dans la sphère du religieux comme l’Eglise s’abstiendra d’intervenir dans celle du politique. Peut-être une évidence pour certains aujourd’hui (bien que plus souvent bafouée que respectée), mais une véritable révolution à l’époque. Une révolution dont la généalogie de l’idée de séparation remonte au XVIIIème siècle et plus exactement à 1789. Dans la nuit du 4 août 1789, l’Eglise est dépossédée de ses privilèges fiscaux et ses biens sont nationalisés. La brèche est alors ouverte et cette première fissure deviendra lentement fossé. De l’affirmation de la liberté d’opinion à la constitution civile du clergé en 1790, en passant par la légitimation du pouvoir sans fondement religieux et surtout la laïcisation de l’enseignement sous l’influence de Condorcet et Lakanal ; l’idée fait son chemin amenant peu à peu un mouvement de sécularisation de la société Française. L’attitude du pouvoir pontifical après 1814 entraînera un combat anticlérical mené par les républicains à la fin du XIXème siècle. L’affaire Dreyfus viendra à son tour montrer la limite de l’entente entre l’Etat et l’Eglise, et témoignera de la nécessité d’une séparation pacifique de ces « deux France ».A l’orée de cette mutation de la république Française, trois hommes viendront alors jouer un rôle primordial : Emile Combes, en tant que président du conseil à l’époque du vote de la loi ; Aristide Briand, rapporteur de la commission parlementaire chargée de la préparation de la loi et Jean Jaurès qui assurera la cohésion de la majorité parlementaire et rédigera l’article 4 de la loi.
C’est donc en toute logique que Richard Martin inaugura ce débat public par la lecture des écrits de ce grand leader socialiste qu’était Jaurès. Engagé, révolté et saisissant d’implication tout au long de son intervention, Richard donna d’emblée le ton de la soirée, sensible, grave et solennel. « Nous sommes tous des soldats de la laïcité » affirme-t-il. A un tournant politique de notre pays, un tournant où la laïcité est oubliée des débats politiques, le citoyen doit jouer son rôle de vigilance et de respect de cette loi. Ce débat n’était donc en rien un meeting…mais plutôt une sorte de café philosophique, une scène ouverte qui n’était pas sans rappeler l’Agora de la Grèce Antique. Un lieu, élément essentiel du concept de Polis, où chacun pouvait exposer ses idées librement. Tour à tour, trois intervenants (Pierre Cassen, Michèle Vianes et Henri Pena Ruiz), acteurs culturels et sociaux experts de la question, ont exposé leurs axes de réflexion pour que la salle puisse, par la suite, réagir en toute liberté à leurs propos.
La laïcité, bien qu’ancrée dans l’histoire du monde, « ce n’est pas hier, ce n’est pas aujourd’hui, c’est demain » affirme Raymond Mallet, président des rencontres de la cité. Face aux intégrismes grandissants, aux maltraitances exercées sur les femmes pour des dogmes religieux, la laïcité, cette pierre angulaire de notre socle républicain est menacée. Dans le monde Arabo-musulman, les femmes n’ont même plus le droit d’ouvrir Internet seules chez elles. A leur domicile, elles ne sont plus libres. Comme le souligne Michèle Vianes, responsable du collectif femme 13, la femme est la première victime des reculs laïques. Ferry avait semble-t-il raison en affirmant « Celui qui tient la femme tient tout », et certaines religions l’ont bien compris. De plus, par le voile on accède à une sorte d’ethnicisation de la république et par définition la république laïque et démocratique ne conçoit pas de communautarisme. Comme le dit si bien Jaurès « Laïcité et démocratie sont deux mots identiques », défendons ainsi la laïcité autant que nous revendiquons notre démocratie. Car la réhabilitation de ce combat laïque ne date que de 2003, preuve qu’il faut en arriver à des offensives cléricales massives pour entraîner enfin une prise de conscience de l’importance d’un coup d’arrêt. Mais comment rendre cette idée, si peu comprise, accessible à tous ? Montrée comme une idée vieillotte et faussement entendue, la laïcité a été exclue de la campagne électorale. La réinstaller dans le discours politique assurerait sa défense sur la scène publique. Lorsque l’on voit qu’au Canada, « l’accommodement raisonnable » concède à la religion une supériorité sur l’Etat, il convient comme le souligne Pierre Cassen de « prendre nos responsabilités et de tenir bon pour mener les autres pays ».
Un débat instructif et incommensurablement citoyen, où la laïcité a été fêtée jusque dans le principe. Un exemple à suivre pour que la laïcité, seul bouclier contre l’intégrisme et seul moyen de préserver la paix civile, la liberté de tous et la justice sociale soit préservée. La laïcité, c’est une lutte d’aujourd’hui pour une paix de demain. Il est temps que soient réaffirmés la liberté de conscience, la liberté de croire ou de ne pas croire, et l’universalisme de la loi commune. Parce que la laïcité ne se dit pas mais se vit et se partage, l’action est le seul remède contre la confusion existante entre l’ordre social et l’ordre individuel, pour rendre à la république sa dimension universelle, réconcilier l’Europe avec l’Europe et au-delà, l’humanité avec l’humanité. Richard Martin souhaite ainsi lancer l’année prochaine une fête annuelle de la laïcité à Marseille…Adressons lui tout notre soutien, pour qu’à la manière de Voltaire, « nous puissions braver les diables fantastiques qui sont autour de nous »…

jeudi 3 mai 2007

La concessione del telefono

Un projet du collectif Kati Bur mis en espace par Olivier Maltinti d’après le roman d’Andrea Camilleri
« Choisir un texte au théâtre, c’est comme quand on tombe amoureux, le coup de foudre ça n’existe pas, au début ce qui nous touche ce sont des petits détails, des petites nuances […] et après un jour sur le plateau, comme en amour, on entre dans la matière alors c’est du corps, du corps et encore du corps » avoue Olivier Maltinti. Ainsi, ce texte d’Andrea Camilleri, Olivier en est tombé amoureux et a voulu, dans une lecture mise en espace, nous en livrer les nuances pour faire corps avec lui. Un véritable défi où trouver la juste mesure entre la lecture du texte écrit et le jeu scénique est primordial pour que le public soit captivé.
L’histoire se déroule entre juin 1891 et août 1892 à Vigàta, ville imaginaire de Sicile. Le négociant en bois, Filippo Genuardi surnommé Pippo, souhaite obtenir une ligne de téléphone à usage privée. Pour ce faire, il écrira à trois reprises une lettre au préfet, paranoïaque et susceptible, afin de lui demander les instructions pour effectuer cette installation. Changeant malencontreusement un « m » en « p » dans le nom de celui-ci, Pippo se verra alors suspecté d’être un dangereux agitateur. Entre passage en prison, quiproquos divers et intrigues invraisemblables, la mafia viendra peu à peu, par l’ombre du mystérieux Don Lolo, se mêler à cette histoire aussi curieuse que loufoque. Un univers où règne la dépravation et l’immoralisme. Un système où les fonctionnaires loyaux sont récompensés en étant rétrogradés et où les corrompus gravissent les échelons d'une carrière.
Un spectacle fidèle au texte d’Andrea Camilleri, sicilien natif de Porto Empedoche, qui, à 82 ans passés, est un des auteurs les plus populaires en Italie. Grand maestro du roman policier il sait aussi, comme il le prouve dans La concession del telefono, traiter des thématiques comme les abus du pouvoir, la vénalité des individus, l’absurdité de certains principes religieux ou encore l’immoralité de la mafia. Une mise en scène où telle la plume du romancier, les comédiens alternent entre retranscription de la forme épistolaire et scènes dialoguées. Un texte plaisant où se croisent une écriture subtile et un dialecte cru et populaire. Une lecture mise en espace qui aurait pu être aussi grandiose que les plus grandes tragédies classiques, à quelques détails près…
Mettre en scène un texte aussi riche n’est pas chose aisée et des coupures, parfois franches, s’imposent. Olivier Maltinti a eu le parti pris de conserver, non pas tout le texte, mais une grande partie de celui-ci…Amenant le spectacle à plus de deux heures et demie, contrairement à l’heure trente annoncée ! Le spectateur, surpris, s’impatientant alors et regardant frénétiquement sa montre au grand dam de ce qui se joue sur le plateau. Et quel jeu…Les trois comédiennes, souriantes et motivées, semblent pourtant trop peu concentrées, à tel point qu’à moment donné l’une d’entre elles a dû montrer à sa camarade de scène à quelle ligne se trouvait son texte. Par des bafouillages trop répétitifs et des hésitations récurrentes, le public a vite perdu le fil de ce téléphone…Fil déjà difficile à suivre par la multitude des personnages aux noms alambiqués. On comprend difficilement qui est qui et qui fait quoi. L’usage, parfois inopiné et inapproprié de la musique, contribue à aggraver une compréhension du texte déjà aventureuse. « Je ne comprend rien, je ne comprend rien… » ai-je entendu à plusieurs reprises dans l’assistance.
En bref, un constat doux amer au sortir de cette représentation d’un conte réputé trivial, insolent, savoureux et surtout jamais ennuyeux. Une scénographie contemporaine et audacieuse faite de voilages qui, bien qu’esthétiquement agréables, n’ont en rien un rapport avec l’œuvre. Une mise en scène quelque peu rigide et prévisible, qui ne laisse que trop peu de place à l’effet de surprise. Saluons tout de même la tentative audacieuse d’Olivier Maltinti qui s’est attaqué à un genre littéraire relativement ardu, et accueillons également avec respect cette adaptation pour ce qu’elle a de contemporain, d’original et d’impliquée. Car impliqué et amoureux de l’oeuvre, Olivier l’est…Espérons pour les prochaines représentations qu’il saura nous offrir un corps à corps aux accords plus harmonieux où le texte sera écourté, la musique atténuée et le jeu de comédien moins hasardeux…pour que le téléphone ne soit pas, à l’inverse de ce soir, raccroché trop tôt !

mardi 1 mai 2007

La marraine Sergent est de retour chez Tatie

Les 27, 28 et 29 avril derniers, Marianne Sergent effectuait son retour au théâtre de Tatie dont elle est la marraine. Cette passionnée d’histoire qui aurait voulu en faire son métier revient pour nous livrer ici une revue de presse détonante et enlevée. Interdite de télévision pendant plus de 25 ans pour avoir osé effectuer son sketch sur la recette de la fellation au théâtre de l’Empire, elle n’a pas perdu à cinquante ans passés son franc-parler et sa diatribe contestataire. Féministe et politiquement impliquée, jamais elle ne s’est permise de monter sur scène par narcissisme.
Dans ce spectacle haut en couleurs qui se module en fonction de l’actualité, les sketchs et caricatures s’enchaînent dans un rythme effréné entre la lecture de quelques pages du journal du jour. Les journalistes en prennent d’ailleurs pour leur grade lorsque leurs papiers aussi vides de sens qu’illusoirement brillants provoquent franchement l’hilarité. Reprenant quelques sketchs interdits à l’époque, elle revêt un temps la robe d’avocate en prônant le pour afin d’affirmer le contre. Elle s’amuse tour à tour à jouer un individu raciste, à raconter avec ironie l’histoire du papa de Nicolas (Sarkozy, bien entendu), émigré Hongrois et interprète son célébrissime et désopilant sketch sur la recette de la fellation. Changeant avec génie de tonalité comme de costume, elle nous fait passer du rire au frisson en clôturant sa représentation par un poème émouvant écrit de sa propre main. Elle y prône avec douceur et sensibilité l’amour infini de l’humanité et la liberté de chacun. Preuve qu’au jeu de la critique, l’amour de l’autre occupe une place essentielle.
Un one-woman show paradoxalement assassin mais tendre. Un texte sans langue de bois qui décrit avec justesse et humour les dérives actuelles de la politique, de la justice, de l’économie, du star system et du sexe. Une galerie de portraits dans lesquels chacun pourra incontestablement y reconnaître certains de ses travers. En bref, une heure trente de pur plaisir où l’on rit copieusement de cette critique si juste et nécessaire des grands archétypes de notre société contemporaine.
Retrouvez la au festival Off d’Avignon (du 6 au 28 juillet) avec son nouveau spectacle Trente ans de carrière sans passer chez Drucker à la Chapelle du collège de la salle. One woman show qui sera par la suite joué à Paris, si Avignon lui offre succès et reconnaissance. N’hésitez donc plus, cette humoriste dont les années n’ont que bonifié le talent vous fera rire, indubitablement.

Rencontre avec cette artiste humble et sincère à quelques heures de son retour sur les planches du théâtre de Tatie:

Quel est le but, le message lancé par ce one woman ?
Dans ce spectacle, il y a une volonté de lutter contre le racisme, contre les procédés barbares de la corrida et d’encourager les individus à lutter pour la planète. Tout ce qui est dit est véridique. Et si le jeu de comédien me pousse à extrapoler, ce n’est que pour mieux rendre compte de ce que j’ai ressenti face à tel ou tel évènement. Et plus généralement, dans tous mes one woman show je souhaite que les gens garde le goût de l’absolu. Je leur dis qu’il faut s’aimer tous ensemble et aller dans la vie en avançant. Il faut savourer ses années. Je veux aussi dénoncer l’économie capitaliste et la place des femmes. Il est important pour une femme de montrer que l’on peut vivre de ce métier pendant 30 ans.

Vous écrivez vous-même vos textes. Comment se passe cette étape de la réalisation d’un one woman show ? Visualisez-vous la mise en scène en écrivant ?
Je ne suis pas une grande imaginative donc j’ai toujours du mal à trouver mes sujets, mes entrées. Par exemple, pour mon spectacle sur la Commune, je maîtrisais le sujet mais j’ai mis du temps à trouver comment l’appréhender. Pour la mise en scène, c’est très variable. Disons que je pense toujours au public, c’est pour moi l’essentiel.

Est-ce que le sketch qui vous a valu trente ans d’interdiction de télévision est mieux reçu aujourd’hui ?
A l’époque de ce sketch sur la fellation, j’avais 25 ans et j’avais déjà eu d’autres problèmes avec d’autres sketchs. Ce soir là, c’était au théâtre de l’Empire et il y avait tous les cadors du petit écran, Drucker, Martin…Aux répétitions, ils m’avaient dit de ne pas jouer ce sketch, mais tous mes amis étaient dans la salle et c’était ma deuxième télévision, j’ai voulu les épater. Et paradoxalement, c’est le sketch que l’on me réclame à chaque fois aujourd’hui.

Les mots sont des gadgets avec lesquels vous jouez allégrement. Est-ce par amour des mots ou par amour du jeu ?
Plus par amour des mots mais j’aime le jeu aussi. Par amour de la langue Française aussi. J’aime dire des choses énormes avec beaucoup de facilité…

Quelles sont vos perspectives d’avenir ?
Le one woman show est limité dans le fond. Les années passant, j’ai eu envie d’autre chose. Même si ma réputation s’est faite là-dessus, je désirais faire de vraies pièces de théâtre. C’est ce que j’ai réalisé avec « La Commune ». Je veux aussi me diriger vers le cinéma. Pour cela, je vais reprendre contact avec mes amis Auteuil, Bacri…J’ai aussi fait un livre et un cd il y a quelques années qui ont été interdits. Je souhaite relancer le livre après le festival d’Avignon, en espérant que mon spectacle y soit bien reçu…