mercredi 7 mars 2007

Vivre séropositive...

A l’occasion de la journée internationale des femmes du 8 mars prochain, le collectif « Femmes et sida en PACA » fondé en 2005 a organisé hier, une rencontre presse à l’espace mode méditerranée. Ce collectif a pour vocation de favoriser une meilleure prise en compte du vécu quotidien de la séropositivité au féminin. Anne-lyse Motte, directrice de communication de l’association Aides, insiste sur l’importance de la parole. Une catharsis pour libérer la souffrance de chacune et faire tomber les tabous autour de la femme séropositive. Face à cela, ces femmes ont envie d’agir, « plus on est nombreuses à s’exprimer, mieux la société l’acceptera ».


« Le partage des douleurs vécues, l’échange et la rencontre »

Vivre sa féminité, sa vie sexuelle et affective, son rôle de mère et supporter le regard des autres au quotidien ne sont pas choses faciles. Beaucoup se retrouvent en effet seules pour accepter le verdict et gérer la révélation de leur maladie à l’entourage : « Oser parler de sa maladie, c’est très dur ». Bon nombre d’entres elles n’ont pas encore osé révéler leur lourd secret s’enfermant dans un sentiment de culpabilité, de solitude et de souffrance. De plus, ces femmes ont souvent à gérer seules la relation quotidienne à leurs enfants du fait du taux de monoparentalité féminine que cette maladie entraîne. Protéger ses enfants et suivre une prise en charge médicale relève d’un nouveau défi pour elles. L’angoisse et l’inquiétude sont de plus des thèmes récurrents dans les paroles exprimées par les mères ou les enfants eux-mêmes. A cette angoisse de la mère, s’ajoutent des conduites de surprotection de l’enfant. Certaines leur font même passer plusieurs fois le test de dépistage du VIH. Les enfants, de leur côté, souffrent de l’angoisse de mort liée à la séropositivité connue de leur mère. Les associations ont un grand rôle à jouer à ce niveau là.


« Sentir que l’on est pas seul et que l’on peut agir ensemble »


Beaucoup de gratitude envers ces associations ressort en effet des différents témoignages : « D’abord moi, je voulais vous remercier tous et toutes, de ce que vous avez fait. Parce que moi ça m’a apporté beaucoup de choses…la force de continuer. Je me sens plus à l’aise parce que je sens la solidarité, l’amour aussi, la tolérance… ». Le soutien des associations et la participation à ces journées sont une source de bonheur et de libération pour ces victimes. Certaines finissant même par concéder à leur maladie des aspects positifs : « finalement si cette infection n’était pas venue à moi, qu’est-ce que ma vie aurait été ridé en rencontres humaines ». Le pari lancé par le collectif d’offrir un mieux être aux séropositives est donc tenu.

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