vendredi 29 juin 2007

Odyssée du Danube : Une épopée pour la paix

Cela fait un bon moment que je n'ai pas trouvé le temps d'écrire et là ça n'est vraiment plus possible...Trop énervée de ne pas prendre le temps, trop envie de revenir tapoter sur ce petit clavier! Durant ce mois de juin, dieu sait qu'il s'en est passé des choses pourtant! Mes premiers pas derrière un micro de radio, dix petits jours de vacances pour un retour aux sources et des vadrouilles deci-delà, mais surtout une nouvelle qui m'a fait hurler et sauter de joie un certain lundi de juin...

Il y a des fois où l'on a l'impression que la vie ou je ne sais quoi vous fait un énorme cadeau...et là, pour moi, c'est un peu le cas! J'aurais pu faire un simple article de présentation de ce projet d'Odyssée 2007 qui me ravit, m'enchante au plus haut point...mais je suis trop emballée, impliquée mais surtout trop reconnaissante pour me limiter à ça...Alors ce sera une présentation de projet à vous lecteur afin que vous preniez connaissance de la ferveur qui anime cette escapade poétique sur le Danube, mais aussi un article en guise de grand merci à ceux qui me permettent d'y participer! Je sais que pour les personnes qui se reconnaitront en lisant ceci, ce qu'ils ont fait n'a rien d'exceptionnel, mais pour moi sincèrement si...Merci de m'avoir appuyé et soutenu en valorisant mon travail, merci de croire en moi et de m'offrir cette chance! Plus globalement, merci de considérer autrui comme une fin et non comme un moyen ou un quelconque faire valoir, comme c'est bien trop souvent le cas! A vous qui vous reconnaissez...MERCI!!!


L'Odyssée 2007 sur le Danube est la suite logique des deux précédents Odyssée en Méditerranée de 2001 et 2003. Un véritable "prolongement légitime" comme le dit Richard Martin, directeur du théâtre Toursky, qui suit les même pistes de réflexion autour des enjeux de la création théâtrale contemporaine et sur le rôle de l'artiste à l'aube de ce troisième millénaire. Le "Theodor Koërner", navire fluvial sur lequel nous allons embarquer, accueillera ses passagers le 1er septembre et partira de Vienne le lendemain pour quinze jours de navigation jusqu'à l'arrivée à Bucarest le 15 septembre. Six pays traversés pour neuf escales au total (Vienne, Hainburg, Bratislava, Budapest, Belgrade, Turnu Severine, Cetate, Svishtov et Giurgiu/Bucarest). Neuf rendez-vous organisés entre la population locale, les artistes locaux et les saltimbanques embarqués à bord. Neuf rencontres qui se veulent humaines et fraternelles pour rapprocher les nouveaux entrants dans l'Europe des anciens de ce vieux continent, connecter l'art à l'espoir et finalement unir l'humain à l'humain dans un élan de paix et d'espérance. Voici l'engagement et le projet idéaliste de cet Odyssée. Une aventure mise en place par l'IITM (Institut International du théâtre Méditerranéen), organisme né en 1990 en réponse à l'appel prononcé par José Monleon à Mérida. Un appel qui a placé le théâtre contemporain et l'art en général au centre de notre dynamique historique actuelle quelque peu difficile. L'art comme espace de dialogue, comme une voie ouverte pour une voix collective. L'art pour sublimer nos différences et en exalter la richesse autour d'un projet commun, ou comme le dit si bien Richard Martin : "L'art [...] pour convertir en acte l'immense générosité de nos différences [...] là pour cimenter nos utopies et nos rêveries".

Un projet artistique et humain de la première heure et de la première importance à une époque où la guerre fait rage par le simple non respect de son prochain et par la non acceptation de la différence. Cette différence à laquelle la poésie et l'art veulent rendre sa superbe, bien loin de l'égoïsme de nos sociétés, pour une culture indivisible et fraternelle. Une aventure qui, par son engagement, a déjà mobilisé de nombreux partenaires mais qui a encore besoin de la contribution de ceux qui se sentent investis d'une mission similaire pour être encore mieux portée. Pour plus d'information : http://odyssee.unbateaupourlapaix.org/ ou http://odyssee.iitmfrance.org/. Par mail à iitmfrance@free.fr.

dimanche 10 juin 2007

Le Scaphandre de Jean-Do

Le Scaphandre et le papillon, film de Julian Schnabel, est enfin arrivé dans nos salles le 23 mai dernier! Sacré au festival de Cannes par le prix de la meilleure mise en scène, ce film sensible, juste et criant d"humanité n'est pas sans rappeler Mar adentro d'Alejandro Amenabar ou bien encore Je vous demande le droit de mourir de Vincent Humbert. Un film à voir d'urgence!

Un travail de longue haleine

Jean-Dominique Bauby, communément appelé Jean-Do par ses amis, a vu sa vie basculer le 8 décembre 1995. A l'époque, journaliste et rédacteur en chef du magazine féminin ELLE mais aussi père de deux enfants, il est victime du locked-in-syndrom à la suite d'un accident cardio-vasculaire. Le locked-in-syndrom, terme utilisé par Plum et Posner à partir de 1965, est une pathologie rarissime qui entraîne une incapacité à se mouvoir sur l'ensemble du corps et une impossibilité à communiquer. D'où une situation d'enfermement au-dedans puisque le patient, dans la majorité des cas, reste totalement conscient de son état mais demeure emmuré dans son propre corps. Hospitalisé à l'hôpital de Berck à l'âge de 44 ans, il conserve donc toutes ses capacités intellectuelles. Ne voulant se résoudre à cet enfermement qu'il n'a pas choisi, il échafaude rapidement le projet d'écrire un livre. Ouvrage qu'il pourra réaliser lettre par lettre par le langage codé de sa seule paupière restée mobile. Un travail de longue haleine et de patience tant pour Jean-Do que pour Claude Mendibil, celle qui lui permettra de mener à terme ce projet en lui épelant plusieurs fois par jour cet alphabet dans lequel il pourra choisir ses lettres. Un alphabet mis en place par l'orthophoniste de Berck qui classe les lettres par ordre décroissant d'utilisation : E, S, A, R, I, N, T, U... C'est en novembre 1996 que le livre est enfin achevé pour le plus grand bonheur de nos deux protagonistes. "Jamais je n'aurais pu écrire une ligne de plus" avoue Jean-Do, soulagé, à Claude Mendibil. L'ouvrage paraîtra le 6 mars 1997 et Jean-Dominique Bauby s'éteindra trois jours plus tard. Ayant certainement dit tout ce qu'il avait à dire...Le Scaphandre et le papillon sera le succès littéraire de l'année 1997. Traduit dans plus de trente langues et vendu à plus de 370000 exemplaires dans le monde entier, ce livre allait bouleverser bon nombre de lecteurs.

De l'écrit à l'image

Ce fut le cas pour Julian Schnabel qui décida de le mettre en image. "La boucle est bouclée" s'écrie, satisfaite, Claude Mendibil dont l'expérience a bouleversé sa vie. Elle, recrutée alors par les Editions Robert Laffont pour son calme, sa douceur et sa patience, s'étonne aujourd'hui de devoir arpenter le tout Paris à la recherche d'une robe satisfaisant les exigences des marches Cannoises. Car le film primé à Cannes mérite bien ses lettres de noblesse. Sensible, humain, réaliste et émotionnellement juste, il évite allègrement l'écueil du pathos qui vient bien souvent alourdir cette thématique déjà difficile. Mathieu Almaric dans la peau de Jean-Do est criant de vérité dans ce rôle pourtant pas aisé. Les angles de prise de vue installent avec génie et délicatesse le spectateur à la place de Jean-Dominique Bauby. Nous devenons lui avec une réelle sensation d'étouffement, d'enfermement et d'énervement qui saisie aux tripes. En tout cas, ce fut l'effet produit sur moi...Saisissant, dérangeant, émotionnellement fort mais un film dont on ressort avec une incommensurable envie de vivre, conscient que nos petits bobos quotidiens ne sont que bien peu de choses. Comme un apprentissage forcé et cynique de la détresse...Mais comme le dit Jean-Do : "Faut-il la lumière d'un vrai malheur pour éclairer notre vraie nature?". Pour cet homme, tel un naufragé échoué sur les rives de la solitude et du silence, les mots sont à la fois tendres, ironiques, sarcastiques, désenchantés mais toujours intenses, sincères et beaux. Des mots qui vous enserrent le coeur dans un scaphandre commun mais dans lequel le papillon vous rend le sourire. Ce papillon, seule échappatoire à ce scaphandre. Ce papillon que sont l'imagination et la mémoire. De ce voyage aux confins de l'humain, de l'histoire de cet être que le destin a fait chavirer aux confins de la vie, nous en ressortons irrémédiablement touchés. Un film qui, sans pour autant tirer des larmes aux spectateurs, prête à réflexion au sortir des salles obscures. Une rencontre avec Jean-Do...pour une rencontre avec soi-même...

Pour plus d'informations :
- sur le locked-in-syndrom --> http://alis-asso.fr/
(Association du locked-in syndrome, créée en mars 1997 par la volonté et l'énergie de Jean-Dominique Bauby)
- pour lire le livre --> voir aux Editions Pocket ou Robert Laffont

dimanche 3 juin 2007

Parfum de Cannelle à la Gare Franche

« La Gare Franche ouvre en grand » tel était le titre affublant leur affiche…et c’est bien le moins que l’on puisse dire ! Bel espace avec des volumes généreux pour une acoustique hors pair. De quoi permettre de prometteuses et audacieuses mises en scène !

Un lieu insolite et enchanteur

La Gare Franche, lieu d’expérimentation artistique niché au coeur des quartiers nord de Marseille, a enfin été inauguré. Acquise depuis 2003 au chef de gare et capitaine de la compagnie du Cosmos Kolej (comprenez chemin de fer du cosmos en Polonais) Wladyslaw Znorko, il l’a depuis réhabilité pour en faire un lieu où « pour peu que l’on sache regarder, le quotidien pourrait devenir merveilleux ». Implanté dans un no man’s land au confins du 15ème arrondissement sur une zone dite sensible, le théâtre se veut avant tout social. Dans ce théâtre, il y a de la place pour tous ! Perché entre une usine désaffectée et une ancienne maison de maître, ce lieu synonyme de rupture et de paradoxe semblait tout particulièrement destiné au personnage qu’est Znorko, à la fois fantasque, invraisemblable mais terre à terre. Un lieu qui promet de belles aventures humaines pour une approche humaniste et populaire du théâtre.

Une senteur enivrante

Ce sont Les boutiques de Cannelle qui était à l’affiche en cette fin de mois de mai. Un spectacle proposé ici par la Théâtre Massalia et celui du Merlan, mais d’ores et déjà représenté sur plus de dix scènes en France et à l’étranger. C’est Wladyslaw Znorko, chef de cette gare, qui en assurait la mise en scène d’après l’œuvre originale de Bruno Schulz et assurément il y a mis toute sa rêverie et toute sa folie ! Les boutiques de Cannelle se déroule au sein d’une ville réelle et rêvée. Un couple de commerçants se rend au théâtre un dimanche avec leur fils lorsque le père, ceci dit défunt, a oublié son portefeuille. Son fils part alors le chercher mais se voit transporté dans une drôle de dimension parallèle. La ville et ses rues ont changé, plus rien n’est à sa place. Oubliant ainsi sa mission, il redécouvre cette ville qui est en fait la sienne, la ville de ses rêves, son univers intérieur ! Le public est alors convié à l’exploration progressive de cette cité, loufoque et surréaliste, et assiste à l’émerveillement de cet être face à sa soudaine liberté.
Dans cet univers abracadabrantesque que l’on ne saurait dater, tous les repères ont été effacés. Suspendu entre Alice au pays de merveilles et La petite maison dans la prairie, à la fois contemporain et rétro, le temps a ici perdu la tête. Les évènements s’enchaînent sans logique aucune, les langues se conjuguent…Français, Italien, Allemand…pour n’en former qu’une seule ! Pour Znorko, « c’est un théâtre à ne pas prendre aux mots tant le langage est imagé ». Et la réalité est en ce lieu réinventée au gré des rêveries de chacun.
« A la Gare Franche le climat, la lumière, les sons et les odeurs ne sont pas du tout les mêmes qu’ailleurs. Même le temps s’écoule différemment » nous avertit le maître des lieux. Les nombreux effets scéniques viennent en effet servir ce monde d’illusion avec majesté et finesse. Plateau délicatement enfumé, lumières oscillant entre ambiance saloon et cabaret et bruitages plus que réalistes en font un spectacle esthétiquement magnifique ! Mais cette âme Slave qui tend à réunir mémoire et imaginaire, réel et chimère, rend la compréhension parfois difficile. Toutefois y a-t-il ici quelque chose à comprendre ou chacun peut-il au gré de son héritage y apporter sa signification ?
La Gare Franche nous propose ainsi une pièce enivrante au titre lui-même trompeur puisqu’il ne s’agit pas de l’épice Cannelle, mais de la couleur Cannelle que prennent les devantures boisées usées par le temps. Un spectacle qui saura indubitablement séduire les pensifs et multiples songeurs éveillés, mais qui prend néanmoins le risque de rebuter les adeptes d’un théâtre plus formel ! Dans cet espace de liberté, à vous de faire le choix…




vendredi 1 juin 2007

Histoire de mon corps (Théâtre du Tétard)

Hervé Guibert, journaliste homosexuel et séropositif décédé à l’âge de 36 ans des suites d’une tentative de suicide, a marqué son court passage ici-bas par son arrogance, son narcissisme, son entêtement…peut être tout simplement par son incroyable franchise. Histoire de mon corps est celle de sa vie, de sa lente déchéance, de ses périodes de doute, de dépression et de complaisance dans ce mal. C’est le journal d’un Etre duel à la psychologie complexe qui, plus de dix ans après sa mort, fascine autant qu’étonne. Un Etre qui, abandonné par ce corps qui l’entraîne inexorablement vers la mort, décide d’en raconter l’histoire puisque sa vie spirituelle demeure à présent liée au devenir de celui-ci.
Cette pièce, à l’image de l’auteur, est emplie d’un humour brut, à froid, sans concession. Un humour qui se joue de tout et même de la mort, un humour qui fait rire autant que pleurer. Cette œuvre est le parcours de cet ange déchu, promu à un brillant avenir, si la vie n’en avait pas décidé autrement. Histoire de mon corps est un conte cruel, celui de sa vie…de la naissance à la mort. Des moments de douceur, souvenirs de la petite enfance où le rapport à ses parents n’était qu’amour et volupté. Une époque où son corps n’était que bien-être en opposition franche avec les douleurs provoquées par les traitements contre le sida. Un lien qui, avec les années, se transformera en une rancœur et une haine froide où Hervé s’imaginera même à plusieurs reprises les tuer pour être libre. Puis arrive la période ingrate de l’adolescence, celle où l’on se cherche. La découverte d’une homosexualité devenue évidente ; la difficulté d’en parler à ces parents, devenus plus étrangers que de véritables inconnus. Son mal-être grandissant avec l’âge, il sera à la fois tourmenté par ses successives conquêtes et complaisant dans cet équilibre toujours bancal.
Ecrivain, journaliste et photographe, son premier amour restait néanmoins l’écriture. Cette nécessité de trouver le mot juste, celui qui donnera le ton, le réalisme à l’émotion, ce mot unique qui seul à sa place dans cette phrase. Cette passion de la littérature où lire quelques lignes d’un livre puis le refermer procure une jouissance indescriptible, cet amour des mots qui plus que tout donne le sentiment d’être vivant ! Hervé Guibert était un écrivain de l’absolu, condamné par la vie, il fallait écrire pour l’usurper, lui faire un pied de nez pour lui montrer que le sort n’est rien. Guibert était un « trompe la mort » comme disait certains. Un homme qui, à la différence de Thomas Bernhardt ou Albert Camus tout deux atteints de la tuberculose qui ont utilisé leur maladie pour parler de la mort, lui utilisait l’écriture pour la braver. Non, il n’a jamais été victime du sida ! Le sida c’est la manifestation incroyable et inattendue de son véritable désir de mourir…Comme un cadeau venu le délivrer de cette vie qu’il qualifiait « d’horreur merveilleuse »…Voici toute l’ambivalence du personnage qui, tenace et dépravé, ira même jusqu’à filmer son atroce déchéance depuis son lit d’hôpital. Un trait de personnalité que reprend avec dextérité cette adaptation lorsque l’on croit Guibert mort et où il se relève brusquement en criant dans une diction entrecoupée d’un rire nerveux « Je suis heureux, Je suis heureux »…
Cet Etre atypique, éternel adolescent, torturé et génialissime…difficile à représenter par la complexité de sa psychologie a été joué avec un talent démesuré, presque insolent par Laurent Kiefer de la Compagnie Le studio de l’aube. Racontant cette lente décadence avec lucidité et détachement, à la manière de Guibert, le public a été progressivement attendri, touché puis carrément bouleversé. Dans ce plateau plongé dans une quasi obscurité, reflet du ton de la pièce, le décor est presque absent mais Laurent Kiefer occupe avec une aura démentielle tout l’espace. Seuls subsistent une photo de Guibert enfant, une chaise et cette couverture blanche, doudou de l’enfance, venu stigmatiser ce désir d’éternelle jeunesse. Une mise en scène juste et suffisante pour une prestation de génie de laquelle Laurent Kiefer sortira d’ailleurs bouleversé, les larmes s'annonçant à la commissure de ses yeux. Preuve que les compagnies de théâtre régionales possèdent de bien belles ressources, où l’émotion tel un leitmotiv est à son apogée...

Un Panier bien garni!

Pour la deuxième année consécutive, le quartier historique du Panier s’illumine aux couleurs du théâtre forain du 30 mai au 11 juin dans le cadre du Festival des 13 Paniers. A l’initiative de l’association Les tréteaux du Panier, soutenue par le centre international pour le théâtre itinérant et par le Comité du pilotage du Panier, ce festival réunit une quinzaine de corporations culturelles et sociales implantées dans le quartier. Organisé entre la Place de la Major et les deux théâtres insolites que sont la Posada et le Théâtre volant, ce rendez-vous culturel et artistique se place sous le signe de la convivialité, de la découverte et de l’échange.

Un festival héritier des traditions du théâtre forain

« Nous voulons faire des 13 Paniers un festival de théâtre convivial et tous publics, rendre le spectateur heureux, l’impressionner, l’émouvoir, sans barrière d’âge ou d’origine sociale » déclare Frédéric Mulh, directeur artistique du festival, et le ton était d’emblée donné en cette soirée d’ouverture. La compagnie des Carboni, troupe créée en 1993 et implantée dans le quartier, nous a livré une représentation de Scaramuccia l’Européen haute en couleur, en interactivité et en émotion. Un spectacle à la croisée des chemins entre le conte, le film de cape et d’épée et la fable philosophique. Une histoire intemporelle, anachronique presque, où le spectateur oscille avec plaisir et délicatesse entre un XVIIIème siècle révolu et une contemporanéité démentielle. Le public prit au jeu et devenu comédien malgré lui s’invite au centre de la Posada où s’opère avec brio la magie de ce spectacle vivant et populaire. Le coeur tout sourire et le sourire jusqu’aux oreilles, chacun est ressorti ravie de ce plongeon en enfance et de l’abattement de cette frontière parfois trop présente entre le public et les artistes. Une approche résolument populaire aux antipodes du théâtre élitiste que veulent instaurer certains. Une démarche responsabilisante pour le spectateur qui par le grotesque parvient à cerner les questions clés, fondatrices de la tradition foraine.

Une programmation riche et protéiforme

Bien qu’ancré dans une logique de proximité, le festival offre un panel d’artistes issus d’horizons divers et une multiplicité de spectacles considérable. La compagnie Pile ou Versa, celle du Mystère bouffe ou encore le Théâtre du Maquis venus de la région et d’ailleurs seront tous présents pour nous éblouir. Mais le Festival des 13 Paniers, ça n’est pas que du théâtre…Projections vidéo, ateliers, one man show, contes et matchs d’improvisation égayeront également cette programmation. 13 Paniers…soit un pour chaque jour de la durée du festival…De quoi les remplir allègrement de bons souvenirs, d’émotion et de partage entre tous. Loin d’un théâtre électif et préférentiel mais beaucoup plus proche de la vocation première de celui-ci à savoir échanger, communiquer, rapprocher ; cet évènement donne résolument du baume au coeur ! 13…Un chiffre hautement symbolique qui placera, nous l’espérons, cet évènement sous les meilleures auspices…