jeudi 5 juillet 2007

Le caméléon Nosfell envoûte Le Poste à Galène

Labyala Fela Da Jawid Fel, plus communément appelé Nosfell, artiste éclectique et mystérieux, âgé d’à peine 28 ans s’est déjà incarné comme un guitariste hors pair et comme une emblème de la nouvelle scène rock alternatif Française. Le 27 juin dernier il était parmi nous à Marseille, venu envoûter les planches du Poste à Galène…

Un univers fantasmagorique

Nosfell, fils de Lugina, l’une des sept forces de l’île de Klokochazia, est un Être des plus atypiques. Une véritable énigme qui fait de lui un musicien à l’aura démentielle. A chaque concert, à chaque nouvelle chanson, il nous entraîne dans son univers psychédélique perdu dans les contrées du pays de Klokochazia. Klokochazia, cette île entourée de plusieurs petits îlots, bouts de terres non gérés par des hommes, mais par leur propre histoire. Cette histoire prend vie sur scène, au travers des paroles de Labyala Nosfell, « celui qui marche et qui guérit ». Car Nosfell est autant chanteur que conteur. Et ce n’est pas sans plaisir que le public se délecte des intermèdes narratifs qui escortent ses chansons. Ses chansons où le Klokobetz, langue de Klokochazia, se mêle allègrement à l’anglais et au français. « On n’y comprend rien », diront peut-être certains. Mais l’important n’est pas ici de comprendre, mais de percevoir et de s’approprier comme l’affirme l’artiste. Un univers où l’imaginaire de chacun peut donc résonner en toute liberté.

Une « bête » de scène

Mais Nosfell n’est pas qu’un chanteur…Aussi habile avec sa voix, ses instruments que son corps, il est une véritable bête de scène qui captive partout où il passe. Lui qui a d’ailleurs déjà fait les premières parties de Tryo ou bien encore des Red Hot Chili Peppers. Véritable caméléon vocal déambulant sur scène tel un reptile, il impressionne autant qu’il peut faire peur. Sa voix tantôt virile peut, le temps d’un accord, se muer en voix féminine ou enfantine. Capable d’enchaîner vocalises d’une finesse époustouflante et cri guttural au son de la guitare…Est-ce que cette voix sort bien de ce corps ? Pourrait-on se demander tellement ces mutations lui semblent aisées. Dans cette valse sonore, on passe de paroles slamées à du beat box pour revenir à un rock, puissant et féroce. La musique de Nosfell, tel un tourbillon, se vit et transcende. Maître de « l’auto-sampling », il boucle ses voix et les instruments en direct pour une expérience acoustique toujours renouvelée. Non décidemment, ce drôle d’animal venu d’une étrange planète mérite bien les applaudissements qu’il récolte…

Vous pourrez redécouvrir ou découvrir cet artiste hors norme lors des nombreuses scènes qu’il va ensorceler à partir de cet été. Retrouvez toutes ses dates sur son myspace : http://www.myspace.com/nosfell

Max Black : un concerto pour explorateur effréné

Hier soir encore, le festival de Marseille nous offrait un de ces joyaux du théâtre contemporain aussi saugrenu qu’ingénieux au travers du nouveau spectacle de Heiner Goebbels, Max Black. Heiner Goebbels, celui-là même qui nous exposait l’an passé Eraritjaritjaka reçu alors avec succès, en remet donc une couche aux côtés de son acteur fétiche André Wilms. Embarquement pour un peu plus d’une heure dans le cerveau black de Max…

Une machinerie de l’esprit

Max Black, scientifique Russe ayant réellement vécu, est la trame de ce système tortueux offert à nos sens. Non seulement à la vue, mais aussi à l’odorat, l’ouïe…le toucher presque. Max Black est une machinerie de l’esprit élégamment portée par les écrits de Paul Valéry, Ludwig Wittgenstein et Georg Christoph Lichtenberg. A la question : Que fais-tu tout le jour ?, Paul Valéry répondait : « Je m’invente » et Max Black, en philosophe pyromane, s’invente au fil de sa mathématique visionnaire, de ses lectures et de sa machinerie infernale, véritables stigmates de sa pensée alambiquée. Max est une sorte de génialissime professeur fou, enfermé dans son laboratoire aux allures invraisemblables d’un vivarium, de cabaret des 50’s et d’un entrepôt abandonné. Affairé à la recherche de la vérité universelle, il enchaîne ses réflexions à une rapidité démentielle, les mots fusent, filent et s’enfuient. Témoins des entrelacements de son âme et de sa pensée psychédélique. « Je fais tout vite ou je ne fais pas » nous confie t-il. Tel le feu, la pensée de Max Black est fugace, insaisissable car « La nature a horreur du vague ». Les choses n’existent que dans l’immatérialité, l’instantané…et là se trouve les secrets du monde et les mystères de l’Homme.

Un engrenage bien ficelé

« Max Black c’est assez rock’n roll » concède donc André Wilms, oui mais un rock dont les pas sont comptés. Tout dans cette machinerie déstabilisante est orchestré avec génie et dextérité. Des sons énigmatiques, aux effets de lumière en passant par les diverses animations pyrotechniques, tout est synchronisé à la seconde près. Avec Heiner Goebbels comme maître d’œuvre tout s’anime comme par enchantement, les paroles, les objets, les feux, les ombres et les sons. Ces sons, tantôt fait de bric et de broc en frottant un archer sur le bord d’un vinyle, tantôt rappelant l’atmosphère anxiogène des films de Kubrick, nous entraînent dans le bouillonnement de Max. Les carreaux lumineux s’allumant de temps à autre au sol, véritable échiquier à taille humaine, venant certainement nous rappeler que nous ne sommes que des pions et que la vérité universelle, telle le feu, est pour nous imperceptible. Sur ce plateau désordonné, qui finalement ne l’est pas tant, André Wilms a littéralement mis le feu aux planches, au sens propre et figuré. Heureux de profiter de la liberté formelle que lui offrent les œuvres de Goebbels, il met visiblement tout son cœur à l’ouvrage. Nous regretterons juste l’utilisation du micro, dont la nécessité peu avérée altère la voix du comédien et par la même le réalisme du ton. Mais dans les rouages d’un spectacle aussi bien mené, il faudrait bien plus pour mettre de l’huile sur le feu…

mercredi 4 juillet 2007

Dawta Jena & Urban lions célèbrent la musique

Une petite vidéo de Dawta Jena & Urban Lions, groupe dont vous pouvez toujours retrouver l'interview de Jena, leur leader, dans la rubrique du mois d'avril. Cette séquence de concert prise lors de la fête de la musique, vous donne un avant-goût de la chanson phare de leur nouvel album Halleluhjah...N'hésitez plus, il est dans les bacs!!!

mardi 3 juillet 2007

Tosca : de Rome à Peynier

Pour cette deuxième édition des Nuits musicales de la Sainte-Victoire, le village de Peynier a reçu six soirées avec un point d’orgue les 28 et 30 juin lors de la représentation de Tosca en version de concert, Eve Ruggieri dans le rôle de récitante. Un moment magique dans un décor aussi mystérieux qu’envoûtant…

Un théâtre hors pair

Une forêt énigmatique dans les hauteurs du pays d’Aix, une forêt dense au pied de la montagne Sainte-Victoire, cet amas rocheux qui a inspiré tant d’artistes. Et là, posé en plein milieu un théâtre de verdure, orfèvrerie paysagère qui opère la rencontre entre l’art et la nature. Les Nuits musicales de la Sainte-Victoire, ce tout jeune festival, c’est la rencontre de l’art lyrique et d’un lieu atypique. Un de ces endroits où l’on s’attend à voir une fée clocheter derrière le tronc d’un arbre centenaire, un de ces endroits où le talent est forcément au rendez-vous. Séduit par ce projet atypique Christian Burle, maire de Peynier, a alors mis tout son enthousiasme dans sa réalisation. Et cette année, Eve Ruggieri, personnalité du petit écran qui a voué sa carrière à la découverte de la musique est venue soutenir le projet. Cette voix coutumière, pour les épris de grandes œuvres lyriques, est venue nous conter l’histoire de Tosca tandis que l’orchestre de l’Opéra national de Lviv en Ukraine et son chef d’orchestre Grigori Penteleitchouk débarquaient en France pour nous offrir tout leur talent.

A la découverte de jeunes talents

A leurs côtés, de jeunes talents, déjà connus ou en voie de le devenir. Une occasion unique pour eux de partage avec le public dans cette atmosphère qui se veut intimiste. Une première Tosca même pour le cadet de notre quatuor, Andeka Gorrotxategi-Azurmendi. Un jeune espagnol de 29 ans à la tessiture de ténor, casté il y a quelques mois par Eve Ruggieri au Cnipal (Centre national d’insertion professionnelle d’artistes lyriques). Une voix rêvée pour ce rôle de Mario Cavaradossi, peintre dont la cantatrice Floria Tosca est éprise. Car la Tosca de Giacomo Puccini, c’est tout d’abord une histoire d’amour à mort. Un amour impossible qui mènera la cantatrice Tosca jusqu’au suicide. Tosca, opéra en trois actes, créé le 14 janvier 1900 au Teatro Costanzi à Rome et troisième œuvre de l’artiste Puccini constitue la première tentative qui relève du Vérisme. Le Vérisme, ce mouvement artistique Italien de la fin du XIXème qui rejetait tout idéalisme. Ainsi, de Rome à Peynier, un siècle d’histoire plus tard, Mario Cavaradossi et Floria Tosca (Adina Aaron) ont enthousiasmé le public de ce théâtre de verdure par la puissance et la justesse de leurs voix. Seul un Imer Katcha avec une voix un peu affaiblie, dans le rôle du baron Scarpia, a alangui la performance. Mais dans ce lieu surprenant, véritable invitation au lyrisme, la musicalité de l’œuvre de Puccini et le talent partagé l’ont néanmoins emporté. Nous souhaitons donc de longues années d’existence à ce festival qui se veut un appel à la découverte de l’art lyrique avec un prix d’entrée unique de 20€.

lundi 2 juillet 2007

Konnecting Souls

L'an dernier, Franck II Louise proposait 1st Konnexion dans le cadre du festival de Marseille, un spectacle reçu alors avec succès par le public. Pour cette douzième édition du festival, le danseur et chorégraphe a transformé l'essai avec Konnecting souls présenté au parc Henri Fabre. Un spectacle "ovni" utilisant avec brio le talent des danseurs et les potentialités offertes par les technologies numériques.

S'éloigner du hip-hop pour mieux l'étudier

Franck II Louise, aujourd'hui installé à Marseille, est un pionnier de la scène hip-hop en France. D'abord danseur, il s'adonne rapidement à la composition musicale en tant que DJ et créera des musiques pour les plus illustres compagnies hip-hop. Se lançant dès 1998 dans la création chorégraphique, l'envie de lier ses deux passions que sont la danse et la musique s'imposera naturellement d'elle même. Cette singulière envie devenue forte obsession ne le quittera plus. S'éloignant alors de la culture hip-hop dont il est issu, il entamera ses recherches en tant que chorégraphe. Ses deux premières compositions Instinct Paradise et Drop It, où le maître II Louise sera à la fois chorégraphe et compositeur, seront un véritable succès et pousseront l'artiste à expérimenter plus encore l'alliance du mouvement et du son. "Un corps qui danse est un corps qui chante, mais muet. J'avais besoin d'entendre plus que ça" déclare celui-ci. A ce désir d'une plus grande musicalité du mouvement, les technologies numériques sont venues rendre un fier service. Six ans de recherche avec l'IRCAM (l'Institut de recherche et de coordination acoustique/musique) ont néanmoins été nécessaires pour mener à bien cette aventure hors du commun où danse et musique sont en parfait équilibre. Les différents capteurs en place et le geste devient note. Un système qui n'est pas novateur puisque des tentatives ont été expérimenté par d'autres danseurs, chorégraphes ou performeurs, mais un projet mené avec conviction et à la sueur de leurs fronts après des heures de réglages pittoresques et de répétitions pointilleuses.

De l'animalité à l'humain androïde

Dans ce spectacle irrémédiablement singulier, Franck II Louise nous propose un humain à la fois animal et robot. Bestial dans ses déplacements au ras du sol, déambulation proche de celle du singe. Robot par l'arsenal de câbles et de capteurs qui recouvrent la peau de ces danseurs. Une dualité abordée avec audace dans cette pièce qui offre une conception nouvelle de la danse hip-hop. Une conception bien éloignée du hip-hop tel qu'il est né dans les ghettos noirs New-yorkais, comme une danse qui mêle aspects festifs et revendicatifs. Ici Franck II Louise se sert du hip-hop pour sublimer les corps et pour qu’ils se transforment en véritables human beat boxes. Equipés de capteurs de mouvements, les quatre danseurs créent les sons en temps réel pour un rendu époustouflant, voire invraisemblable dans les premières minutes de représentation. Les sons créés s'apparentent alors à de vraies mélodies, à du beat box ou bien encore à des bruits que l'on croirait sortis de la bouche de primates. Un spectacle impressionnant tant sur le plan artistique que technique où les danseurs sont au sommet de la maîtrise de leurs corps. Pas un faux pas, pas une fausse note! Littéralement embarqué sur un vaisseau ovni, le public ne voit pas passer l'heure de spectacle. Dans l'univers du maître II Louise, le temps a perdu sa montre et l'homme est devenu mutant, à la fois tout puissant sur son art et rendu à son état primaire. Danse et théâtre se mêlent donc dans ce rendez-vous chorégraphique d’un nouveau type où la recherche ne se limite pas la danse mais aux thématiques abordées. Konnecting souls, pour des âmes connectées...Entre elles? Avec les corps et la musique? Avec le public? Dans cet univers inédit et surprenant oscillant entre celui du reportage animalier et celui de Matrix, à vous de choisir...

crédit photo : Agnès Mellon

dimanche 1 juillet 2007

L'important c'est d'aimer...

Il y a des périodes où l'encrier est vide et d'autres où les idées fusent et nous assaillent sans prévenir, en voici une...Une qui m'a surpris et a jailli dans ma tête dimanche dernier dans ma salle de bain (comme ça vous saurez tout...). Une idée qui ne m'a pas laché jusqu'à cet après-midi où le temps m'a permis de lui donner vie. Envie donc de tenter d'écrire un poème avec les titres de chansons qui me touchent ou m'ont touché, des chansons qui ont jalonné ma vie jusqu'à présent. Après une petite sélection bien obligatoire, voici le résultat (sans trop de surprise finalement pour moi quant à la signification finale)...mais je vous en laisse juge. Bonne lecture!

Une lettre à France où c'est un peu la zizanie,
une lettre à une France décalée où l'on a pu mourir pour des idées.
J'accuse l'homme pressé d'avoir perdu son sixième sens,
de ne plus rêver et de ne choisir entre vivre ou survivre.
Personne ne sait où l'on ira,
mais c'est une belle journée.
Un instant suspendu dénué de temporalité.
Encore un matin ou un samedi soir sur la Terre
Et alors...Qui sait? Qui saura de quoi demain sera fait?
Moi dans ma soif de la vie, j'ai tout oublié.
Allez viens! Soyons zen...
Les copains d'abord et un zeste de courage
3 nuits par semaine et encore & encore,
même à bout de souffle on continuera en chantant...
notre chanson pour l'Auvergnat.
Souvenir d'enfance mais des souvenirs devant!
Même si de temps en temps, mon sos d'un terrien en détresse vient demander à la lune de nous souffler un mistral gagnant,
il y a des moments où l'on y peut rien.
Moi j'ai choisi de vivre et lutter jusqu'au bout de mes rêves...
Les mots dans le coeur, dans la peau comme une question d'équilibre.
Sans contrefaçon, l'important c'est d'aimer!!!