lundi 10 mars 2008

Voyage à Paris - Carnet de bord 4 et fin

Le 06 mars :

Ce petit matin parisien sent la fin d’un fort agréable séjour…Le café coutumier et matinal se boit aujourd’hui Porte de Clignancourt, près de chez Rachel.


- 08h30, Station Luxembourg…


Aux alentours de 8h30, je prends la direction du métro, prendre la ligne 4 – celle qui parcourt Paris du nord au sud – jusqu’aux Halles. Une fois arrivée, j’opte pour le RER B afin de rejoindre le jardin du Luxembourg. Plus de dix ans que je n’avais pas pris le RER et j’ai l’impression que c’était hier, si ce n’est que je suis étonnée que les rames soient un étage plus bas que le métro, sous terre. Le sous-sol parisien doit véritablement ressembler à un grand gruyère ! Dans la rame, un homme – que je vois d’abord arriver hésitant - se met à faire un discours tout en faisant la manche, je retiens une phrase parmi ses paroles : « Moi, on peut dire que j’ai longtemps fait partie de la France d’en bas, maintenant je suis de la France d’en dessous ». J’ai la vague impression d’avoir déjà entendu la formule, qu’importe, elle a son effet et son sens. Qui peut dire aujourd’hui qu’un jour, il ne fera pas partie lui non plus de cette France là. Celle qu’on ignore trop souvent pour ne pas voir une vérité qui nous effraie. « Luxembourg » dit la petite voix, je descends de la rame et sort à l’air libre, face au dit jardin. Le Jardin du Luxembourg est un jardin bien à la française…Autant celui des Tuileries m’a séduit, autant celui-ci me laisse de marbre…Trop lisse, impersonnel. Les joggeurs, eux, semblent nombreux à s’en servir de stade. Ils ont tout âge et courent en cadence. Je me demande où ils vont chercher ce courage pour courir avec un temps pareil ! De l’autre côté du parc, entre quelques haies, dans ce qui forme une mini clairière, d’autres s’adonnent à une séance de yoga matinal. Mais du yoga avec polaires et bonnets s’il vous plait ! En sortant du jardin, côté Sénat, j’entends des clapotis dans l’eau de la Fontaine Médicis. Ebahie, j’aperçois subitement une énorme carpe sortir la tête de l’eau ! Je me dis qu’elle a une chance infinie d’être là car elle ne sera certainement jamais pêchée ; mais aussi que je viens de louper une photo insolite. Patientant un peu, l’œil sur l’objectif, je repars finalement bredouille…Mauvaise pêche ! Décidée à parcourir le quartier Latin et à voir le Jardin des Plantes, qu’un certain thé pris à l’Institut du Monde Arabe m’a empêché de découvrir hier, je pars direction la Sorbonne.



- 10h00, De grandes femmes sur la place des grands hommes :



Je déambule dans le Quartier Latin, au cœur du 5e arrondissement parisien, je me perds maintes fois puis me retrouve finalement à bon port. Comme le secteur des Halles, le quartier Latin est un sacré labyrinthe. Un dédale qui forme une petite colline en surplomb de la Seine. Comme à Montmartre, les rues y sont toutes pavées. Devant la Sorbonne, je ne ressens rien si ce n’est que ce lieu d’étude ne m’attire finalement pas plus qu’un autre. Je presse le pas vers le Panthéon, les heures filent vite et je dois être de retour à 12h30 afin de manger avec Rachel et prendre le train, gare de Lyon. Me perdant à nouveau et tournant à deux reprises en rond, j’entrevois enfin le Panthéon. Majestueux monument que je visiterai, une prochaine fois, faute de temps… En cette période de la journée de la femme, il propose actuellement une exposition sur les femmes qui ont marqué l’histoire. De grandes femmes sur la place des grands hommes...Photos en boite, je trace en direction du Jardin des Plantes. Une fois à l’intérieur, je découvre, surprise, qu’il est immense. Bien différent du seul jardin des plantes vu jusqu’alors, celui de Toulouse. Et oui, je sors de ma province moi, comme disent les parisiens. Il y a la capitale…et la province. Deux univers à ne pas confondre, attention ! Ici les arbres ont plus de 300 ans, il y a un zoo, des jardins de cultures et des expositions…Gigantesque et agréable, je n’aurais pas le temps d’en profiter suffisamment. Je sors et tombe face à la Mosquée de Paris, que l’on m’avait conseillé, la veille, d’aller voir. Evidemment (et malheureusement), l’entrée pour les femmes est proscrite mais je me console en faisant des photos et en admirant l’architecture orientale, dépaysant…Contemplant le minaret, une vieille dame m’accoste, m’extirpant de mes songes dans un sursaut de défense. Gênée et étonnée, elle met confusément sa main devant sa bouche qui dessine dans le même temps un sourire taquin. Le temps d’une seconde, cette vieille dame toute petite, dont la tête est recouverte d’un de ces plastiques protégeant de la pluie, me fait penser à une enfant. La confusion passée, elle m’explique vouloir simplement me renseigner et me dit que pour des photos, le minaret est davantage visible depuis la rue adjacente. Je la remercie et suit le conseil. Vraiment étonnante cette mamie et sa spontanéité ! Après quelques prises de vue, l’heure est à présent au repli vers les Champs-Elysées. Métro station Gare d’Austerlitz, j’innove et emprunte une nouvelle ligne, toute fière de ne pas m’être perdue dans le métro parisien… Repas rapide au Quick avec Rachel et bilan de deux jours et demi passés bien vite ! C’est décidé, je reviendrai…



- 13h25, sur le retour – direction Gare de Lyon :

La fatigue de ces jours intenses m’assaille et, dans la chaleur du métro, je frise l’endormissement. Je l’évite, certainement grâce à ce trentenaire dévorant goulument ses hamburgers à la chaîne, sa gloutonnerie absorbe mon regard, malgré un léger dégoût. Arrivée Gare de Lyon, j’ai le sentiment que j’étais là hier, ici-même, et ressors sur le Parvis, un café à la main. Dans vingt minutes, départ pour Marseille, j’ai le temps... J’aperçois alors – comme un signe – que le nom de Marseille est gravé dans la pierre d’un bâtiment faisant face à la gare. Je prends la photo comme preuve de ce qui n’est pas une hallucination. Mon TGV est annoncé, j’y vais d’un pas incertain dû à des jambes épuisées. A l’intérieur, je pose mes bagages et sans comprendre plonge dans un profond sommeil rempli de songes. Je me réveille à hauteur d’Avignon, deux heures et demies plus tard, comme au sortir d’un doux rêve parisien…


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